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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 21:29

                          MAQUEREAUX-COSMOS
[Toute ressemblance avec des fées ou des perce-neiges existants, ayant existé, ou qui existeront en dehors de cette histoire serait le fruit d'une hasardeuse coïncidence]

PRESENTATION


    Un grand chef, et des sous-chefs. Des sous-chefs fifres et leurs sous-fifres. Des gens qui courent après des titres, des galons, qui veulent décrocher des pompons. Etre plus haut que les autres, mais sans se tenir droit. Ici on a plutôt tendance à faire payer chère la droiture. Ici il faut se courber. Et pour être plus haut que les autres, on écrase les autres. Du moins c'est ce que beaucoup choisissent. Souvent des ambitieux qui se savent incapables et optent alors pour des plans de carrières de sable, sur leurs bases pourries. On pourrait appeler ça la stratégie du marche-pied, au carnaval des prétendants. On pourrait même parler de micro-dictatures en pleine démocratie, avec abus de pouvoir, comportements abjects, prime à la casse, ou à la crasse, etc, etc... Prime à la crasse car ceux de ces individus qui sont déjà en hauteur savent reconnaître leurs semblables, en jouer - pouvant alors avoir pour eux ce qu'ils sont pour un autre (voire pour d'autres) - et les récompenser. Non sans les garder à portée de semelles, au cas où.


    Et voilà les réseaux qui se créent, les lignées et les cercles qui se forment. Il y a ceux qui rêvent d'y être, et les autres, qui s'en foutent ou que ça dégoûte. Lorsqu'on n'est pas dans la première catégorie, il n'est pas bon de se retrouver dans l'entourage proche de l'un de ces pervers.


    Le texte qui suit est un témoignage, une chronique de l'un de ces mondes.


    Nous prendrons la liberté, au fur et à mesure des publications, de substituer certains mots à d'autres, présents dans le texte original, qui pourraient choquer les personnes très très - et bien plus encore - sensibles. (Des petits gros mots, quoi). On ne pourra peut-être pas tous les changer, vous êtes prévenus. Bien que nous ne pourrons pas toujours faire en sorte que le sens du "remplaçant" soit intégralement fidèle à celui du remplacé, nous sommes persuadés que l'auteur ne nous en voudra pas.

Mais je digresse. Où en étais-je? Ah oui, l'auteur, justement.

Et bien l'auteur a disparu. Il semble qu'il ait claqué des symptômes d'une courte maladie, lors de l'effondrement de son immeuble, suite au passage d'un hélicoptère de l'Armée de Terre durant un violent orage. Le cahier grand format grands carreaux dans lequel se trouvait ce témoignage a été retrouvé dans les décombres par une amie, qui me l'a transmis.


Plongée en maquereaux-cosmos.

 


 

CHAPITRE UN: Y AURA DES JOURS MEILLEURS QU'I' DISAIT, Y AURA DES JOURS MEILLEURS


    Ca faisait déjà un moment que j'étais là, en place. Et que j'y avais déjà connu des bas. Des périodes difficiles, des embrouilles. Surtout une embrouille. Avec un certain Mortul. Il avait mis tout le monde dans sa poche. Tout le monde, ou presque. Pas moi en tous cas. Moi on n'm'achète pas à coup d'flatteries comme il l'avait fait avec bien des collègues, avec le responsable du service, la responsable du personnel, ainsi qu'avec le directeur financier et - dans une moindre mesure peut-être - avec le DG. Lorsqu'on se parlait encore, il s'était plaint à moi d'être pris pour le messie, puis pour un dieu. Finalement ça avait dû lui faire du bien à ce minable de se vautrer lamentablement, fin de l'An IV, en essayant de se mettre dans la poche le remplaçant de son pote, le nouveau responsable Agria.


Un matin, bien avant l'arrivée de ce dernier et après l'embrouille que je vais évoquer un peu plus bas, il était au téléphone avec le DG: "Oui m'sieur Lomariol, oui, justement, j'y pensais ce matin... Dans ma voiture... Non non vous inquiétez pas..." En raccrochant, il me fait "tu m'excuses hein, j'fais un peu mon faux-cul".

    Ah, Mortul qui me pistonne pour que j'aille aux réunions hebdomadaires, Mortul qui, par l'intermédiaire du chef, me refile son boulot... Le jour où il devait me former pour un important travail que je récupérais, il a pété un plomb. Tellement, que j'aurais pu lui en mettre une, il ne l'aurait pas volée. Tellement qu'après ça, il n'était plus question que je parle d'autre chose que de boulot avec ce taré. Je n'ai donc pas été formé pour ce truc. Et cette sous-fiente a fait croire à un collègue, Dinar, que si je n'avais pas repris ce taf, c'était parce que je n'étais pas motivé. De la pièce voisine, j'avais entendu la conversation. Ou plutôt, j'entendais Dinar répéter ce que marmonait l'autre. "Ah bon, il est pas motivé le p'tit jeune?" Je ne suis pas intervenu. A ce moment-là, Mortul avait donc beaucoup de collègues dans la poche. Dont Dinar.


    Plus tard, alors que le chef-copain de Mortul était parti, Dinar décide que je dois récupérer un petit boulot de l'autre. Vraiment un petit boulot, mais j'en avais récupéré d'autres, et gardé ceux qui auraient dû lui revenir. Puis je ne comprenais pas pourquoi Dinar prenait cette décision. Alors, comme ce-dernier lui-même m'y incitait, je me suis tourné vers notre chef du moment: Le DG, Lomariol. Je lui ai raconté le pétage de plombs, le coup de règle, lui ai dit que je ne comprenais pas l'attitude de Dinar, qui n'était pas le chef du service. Lomariol était d'accord là-dessus, mais me le ressortira bien plus tard en quelque peu déformé. J'ai eu droit à une petite leçon genre "faut pas être rigide, faut être flexible", et, dans l'ensemble, j'ai eu le sentiment de m'être bien fait balader par un bon baratineur. Cela dit, comme j'en avais profité pour râler, sur ma lettre, au sujet de mon salaire et des promesses non tenues, j'ai eu droit, quelques mois plus tard, à une honnête augmentation. Dinar en aura une aussi, et Mortul râlera parce qu'il n'en avait pas eu depuis 6 mois, soit peu de temps après son arrivée, et au moment où il devait, à sa demande, prendre de nouvelles fonctions qu'il refusera d'ailleurs d'honorer par la suite. D'après Dinar, nous devions nos rallonges - du moins je devais la mienne au fait que j'avais su reprendre une partie du taf de Mortul durant sa longue absence. C'est ça, merci Mortul. J'ai réalisé plus tard que si Dinar avait souhaité me refiler le boulot de Mortul, c'était parce qu'il craignait que ce dernier ne se casse et que lui, récupère les tâches de l'autre tâche.


    Bien que ce Mortul m'ait fait quelques coup d'catins qui "mériteraient" d'être racontés, et bien que ça me chatouille de le faire, je ne m'étendrai pas sur ce sujet qui a presque été relégué au rang d'anecdote par "tout" ce qui s'est passé par la suite. Donc, je dirai que, en gros, le cas Mortul, on s'en branle.

Pat'Mol: "Oui!? Une mission pour moi?"
Toi, ta gueule. J't'ai pas encore présenté.


    L'arrivée d'Agria a bouleversé beaucoup de choses. Ah, nombreux étaient ceux qui craignaient cet homme, décrit comme étant un dur. Moi, j'm'en foutais, j'étais clean. J'n'avais rien à en craindre et j'n'en craignais rien. C'est peut-être en partie pour ça que ça s'est bien passé. Je n'étais pas toujours d'accord avec lui et je n'ai pas tout apprécié, mais on pouvait discuter. Il n'y a jamais eu de gros problème et les rapports étaient bons. Contrairement à ce qu'ont dit plus tard certaines ordures.

    Mortul étant malencontreusement tombé malade pour des mois, Dinar ayant changé de service, et le jeune collègue venu en renfort ne convenant pas à tout le monde, il fallait trouver quelqu'un pour travailler à mes côtés. Est alors arrivée Lanou, début de l'An V. Choisie, avec mon consentement, parmi huit candidates par la nouvelle responsable du personnel qui m'avait demandé de participer aux entretiens. Redflan (Ladia Redflan, et plus simplement Ladiaredflan) me présentait aux candidates comme étant le responsable du service. Ce qui partait peut-être d'une bonne intention, mais qui était stupide. Puisque je devrai, quelques semaines plus tard, présenter à l'une d'entre elles Agria, LE responsable.

    Outre une préférence pour les candidates étant moins en âge d'être jeune maman, (because enfant malade, donc absences...), je me souviens de certains arguments de Ladiaredflan pour "éliminer" des candidates. La première venait d'un lycée pas très bien réputé d'après la responsable du personnel qui semblait en savoir quelque chose: Sa fille fréquentait le même établissement. Mais je me souviens plus précisement de deux autres cas. Pour l'un: "Elle est nonchalente... Bon, c'est une africaine". Pour l'autre recalée: "Ce qui me gêne c'est qu'elle a déjà eu deux histoires de harcelement sexuel. Et une fille qui a deux histoires de harcelement sexuel, c'est une fille qui le cherche." Bref.

Ladiaredflan parlait - de nonchalence notamment - tout mollement. Parce que la plupart du temps elle était toute molle. Comme un flan, mais alors un flan mou. Pour l'autre partie de son nom, je l'ai su plus tard.


    On s'est très bien entendu avec Lanou. Bon, pas tous les jours très bien entendu, mais toujours trop bien entendu, semble-t-il, pour certaines ordures. Du moins, pour une certaine ordure.

En parlant d'ordure, il y a eu le retour de Mortul, en février ou mars. Je ne l'ai pas accueilli très chaudement. Ce faquin essayait de descendre les deux intérimaires. L'un en lui mettant la pression et l'autre, Lanou, en lui disant (en mon absence), qu'elle était là pour faire la merde. Lui était un peu mis de côté. Il y en avait encore pour le plaindre. Pas moi. Bien fait pour sa gueule.

    Alors que, tout près de nous, d'autres faisaient la fête, Lanou et moi nous démenions pour faire tourner le service. Pour ma part, j'étais parfois, à tort, considéré comme étant le chef. Sans en tirer un quelconque avantage financier. Malgré les "promesses" que mon salaire serait mis au niveau du reste de l'équipe, (l'ancienne équipe), puisque Agria trouvait que - question salaire - j'étais "à la ramasse" par rapport aux autres. "Ce sera rattrappé, même si ça doit prendre 2 ans". On était le 1er avril de l'An V.

    Je crois que c'est là que j'ai eu 20€ brut d'augmentation. Ladiaredflan m'avait dit "c'est que 20€, mais c'est l'enveloppe du service et c'est vous qui avez eu l'enveloppe". Cool. Heureusement qu'on n'a pas eu à les partager. Hormis moi, (et en oubliant Mortul), dans le service il y avait deux intérimaires et un cadre. Tous trois, (avec un léger doute pour le cadre), pas concernés par cette augmentation. Je crois que c'est aussi ce jour-là qu'Agria m'avait dit qu'il avait demandé une plus forte augmentation pour moi. Ladiaredflan l'aurait soutenu, et le DG aurait semblé plutôt d'accord. Enfin, j'avais aussi appris qu'il avait été prévu de dégager Lanou, et de la remplacer par une collègue du service commercial. Mais la grossesse d'une autre collègue a fait foirer ce plan...

    Puis, un moche jour, fin août, Agria nous annonce qu'il y aura désormais un intermédiaire entre lui et nous. Sans rentrer dans les détails de cette opération de sauvetage qui se terminait par ce parachutage. Et tout a commencé a s'écrouler au moment même où la toile du parachute s'étalait sur le sol après avoir accompagné celui qui allait tout foutre en l'air. (Et à terre. Puisque tout s'écroule).

    Je pense qu'Agria n'était pas complétement responsable de ce parachutage. Je le sentais inquiet. En fait, il m'a demandé à quelques reprises si ça se passait bien. J'essayais en général de le rassurer. Peut-être avais-je tort.



CHAPITRE II a):  PAT'MOL (Esquisse)

    Pat'Mol. Vulgaire petite fiente. (Considéré comme beaucoup comme un bras cassé. Pat'Mol, donc).

Sans doute élevé tel un enfant gâté à qui sa mère devait tout céder dès qu'il se mettait à chialer, il en avait gardé cette habitude. D'autant que ça fonctionnait encore, et pas seulement avec sa mère. A mon arrivée, il était là. J'ai donc pu commencer à cerner le personnage. J'ai affiné mon jugement plus tard, lorsqu'il a été chef d'une partie de l'atelier, après avoir été par deux fois candidat malheureux à des postes élevés. (Responsable du service, puis chef d'atelier). Il avait dû les avoir à l'usure.

    Lanou et moi étions organisés, et savions ce que nous avions à faire. Mais Pat'Mol avait l'esprit si bordelique... Combien de dossiers avait-il égaré lorsqu'il était chef dans l'atelier, prenant soin de me charger de demander une réédition ? Combien de documents n'a-t-il jamais remis à leurs places? Beaucoup trop pour que l'on se sente à l'aise avec lui pour nous guider. Il avait besoin que tout soit réglé... Sur la papier. Mais dans la réalité foutait lui-même sa petite organisation en l'air. Comme ce planning journalier qu'il nous avait concocté. Ce type nous était complétement inutile. Pire, c'était un fardeau pour le service. Peut-être aurait-il pu servir à quelque chose, mais ailleurs. Et seul, puisqu'il voulait absolument être chef. On lui aurait fait faire des tableaux, il adorait faire ça. Des tableaux pleins d'fautes, et souvent aussi inutiles que lui. On pensait même qu'un jour il y aurait un vernissage, une exposition. On m'a raconté plus tard qu'il faisait même des tableaux pour ses enfants, où il notait ce qui leur était interdit. Il pouvait y faire des fautes, ses enfants ne sachant pas lire.

Bref, ça ne pouvait plus aller. Pour ça et pour d'autres raisons, Lanou et moi avons demandé à être reçus individuellement et officiellement par Agria, notre responsable. Comme ça se faisait dans la plupart des services. Le foutage de gueules qui a suivi notre requête nous aura au moins permis de savoir comment nous étions considérés.

    Après qu'Agria et Pat'Mol se soient renvoyés la balle durant plusieurs jours pour nous expliquer le fait que nous n'ayons toujours pas de rendez-vous, et puisque nous n'abandonnions pas, Lanou et moi avons fini, un jour, par trouver chacun un post-it sur son ordinateur. L'un annonçant l'entretien de Lanou pour le 15 novembre, et l'autre annonçant le mien pour le 16. Là, j'ai fait remarquer à ma collègue que son entretien n'aurait probablement pas lieu le 15 au matin, puisqu'une réunion était prévue à ce moment.

    Arrivèrent le jour, puis l'heure du premier entretien. En réponse à la sollicitation de Lanou, Pat'Mol vint bredouiller qu'il attendait un signe d'Agria pour débuter l'entretien. Quelques dizaines de minutes plus tard, je le voyais, de ma place, sortir de son bureau, par la porte opposée à celle qui donne sur le notre, "sifflotant discrétement", et quasiment sur la pointe des pieds. "Tu vas où là? Tu vas en réunion?" Bien embêté que je l'aie vu, Pat'Mol fît demi-tour et vint s'adresser à Lanou, de manière lamentable, et remettant toute la faute sur Agria. "J'suis vraiment désolé de ce manque de tact"...

Désolé de ce manque de tact. Lui qui venait d'essayer de se dérober discrètement. (Cela dit, c'est sûr que là il avait essayé d'en avoir, du tact).

    Le lendemain, à l'heure de mon rendez-vous, j'allais, faussement naïf, au bureau d'Agria, qui ne s'y trouvait pas. Sur son éphéméride, que je me suis permis de regarder, rien n'indiquait qu'il avait un entretien avec moi ce jour. Quelque part, je l'avoue, j'espérais que cela se passe ainsi. Car ça rendait encore plus légitime ma réaction. Un mélange de colère et de dégoût. De découragement aussi. Pourquoi continuer à se démener puisque le seul bénéficiaire était Pat'Mol ?

    Lanou était toujours prompte à ce que l'on chope ce dernier, pour avoir des explications. Moi, jusqu'à ce jour, j'avais presque pitié pour lui. Puisqu'à chaque fois que nous lui faisions une once de reproche, il semblait être sur le point de pleurer. Nous l'avons donc coincé ce jour-là. Pour lui parler travail, et argent. Mais j'avais commencé par lui dire mon ressentiment concernant le foutage de gueule dont ma collègue et moi avions été victimes. Puis je lui ai dit que je considérais que j'avais eu mon entretien, et qu'il s'était mal passé. Pouvant alors appliquer les résolutions que j'avais prises au cas où ce cas se serait présenté. C'est-à-dire, notamment, d'arrêter de me tuer pour assurer le salaire de Pat'Mol.

    Je pense que la conversation a duré plus d'une heure. Seul point positif je crois à en être ressorti, Pat'Mol a fini par s'occuper d'une chose dont on lui parlait depuis quelques semaines, surtout Lanou : Un travail qu'elle faisait, qu'elle devait faire et qui ne servait à rien. Pour qu'il se décide à nous suivre sur ce point il aura fallu qu'on lui soumette un problème qui l'ennuyait bien plus: L'argent.

    A nos arguments qui disaient que j'avais récupéré le travail de deux assimilés cadres et que Lanou faisait bien plus que ce pour quoi elle avait été embauchée, il répondit de manière minable. Il rabaissa Lanou au sujet des tâches qu'elle accomplissait avec une une explication honteuse d'une nullité absolue qui consistait en la séparation du service en deux parties. Puis, il osa prononcer cette phrase: "Montrez-moi qu'vous êtes motivés en restant plus tard le soir". Il le dit sans honte. Ajoutant que nous partions sans avoir fini notre travail. Ce qui était faux. A moins que nous ne devions jamais partir, puisque la plupart du temps, les tâches étaient liées. Du lundi au vendredi, voire du vendredi au lundi. C'était d'autant plus injuste que nous arrivions plus tôt le matin, partions à l'heure le soir, et ne prenions pas de pause la journée (hormis bien sûr celle du midi). Pat'Mol partait après nous le soir, (il était bon d'être vu dans les locaux après les horaires), mais il arrivait bien après nous le matin. Le midi, il partait manger après les autres, se faisant passer pour une personne absorbée par son boulot, mais il passait en fait des coups de téléphone personnels. Et, pour finir, il avait un travail différent de ce que nous avions à faire.

CHAPITRE II b):  LES LECONS (Petit chef)

  
    Je n'avais encore qu'une petite idée de ce que cet homme était capable de faire, mais ce que je ressentais envers lui était déjà du dégoût. Je savais déjà que c'était un chialeur, il se mettait vite à chouiner quand on lui demandait quelque chose. Et, s'il était contrarié par sa femme le matin, on en avait pour la journée à devoir supporter ses plaintes. Je savais aussi que c'était un donneur de leçons. Leçons qu'il donnait sous forme de conseils, et qu'il ne s'appliquait pas à lui-même. Par exemple, on l'a souvent entendu dire qu'il fallait aller au bout des choses, traiter les problèmes jusuq'au bout... Dans les premiers jours où il a été mon chef, il avait été gêné par un problème de stock. Il m'a envoyé "au fond" de l'atelier, pour compter des vis, me demandant de lui communiquer ce que j'aurais trouvé. Voilà comment il allait au bout des problèmes, plus en accord avec ce qu'il m'avait dit un jour, dans un éclat de sincérité incontrôlée: "Moins j'en fais, mieux j'me porte". Un peu comme quand il refusait de former son remplaçant - Mortul - au moment de son passage dans l'atelier.

 

    C'était aussi un sacré égoïste. Un jour, alors qu'il était encore chef dans l'atelier, j'étais dans une petite pièce, avec vue sur cet atelier, en train de chercher un document sur ordinateur pour un collègue. Mon téléphone se met à sonner dans le bureau, à côté. Sachant qu'un appel téléphonique peut être l'affaire de quelques secondes tout comme il peut occuper plusieurs dizaines de minutes, je tiens à fournir à mon collègue le document dont il a besoin avant de m'occuper du téléphone. Puis, après la dernière sonnerie, je vois Pat'Mol, dans l'atelier, son portable à la main. Comprenant que c'est lui qui cherche à me joindre, je lui fais signe d'attendre un peu. Mais il me rappelle et, voyant que je ne vais pas répondre, raccroche et vient à ma rencontre. Devant mon collègue ébahi, il jette un dossier sur le clavier du PC, râlant "Puisque tu veux pas te déplacer (...) Y a un problème avec un dossier (...)"

Je me suis occupé calmement de mon collègue puis, quelques minutes plus tard, après avoir délicatement jeté le dossier sur le bureau de Pat'Mol, je chopais ce dernier et lui faisais savoir que je n'avais pas apprécié son comportement et qu'il n'était pas prioritaire sur les autres. Rentré dans son bureau, il s'était cloué sur sa chaise, disant "mais oui, mais oui..." genre "c'est ça, cause toujours". Je m'étais tout de même occupé de son problème, auquel j'étais d'ailleurs étranger...

Un peu plus d'une heure après, il était venu s'excuser, presque les larmes aux yeux. Pour se justifier, il m'avait dit "mes problèmes c'est les problèmes de la société". C'est ça. Et les problèmes des autres ne sont que les problèmes des autres.


    J'insère, sans transition, une autre anecdote, (mais je ne les raconterai pas toutes): Un jour, nous devions prendre du temps pour déplacer nos "bureaux", afin que les murs soient nettoyés. Et Pat'Mol avait décidé que nous devrions partir 1/2 heure plus tôt que l'horaire normal, pour que les personnes en charge du nettoyage puissent le faire à ce moment-là, si je me souviens bien. Mais, comme il voulait qu'on parte 1/2 heure plus tôt, il voulait aussi que l'on rattrappe cette 1/2 plus tard ! Vu le nombre d'heures sup' faites en arrivant plus tôt chaque matin, je lui ai dit que la 1/2 heure était déjà rattrappée. Et lui, avec son joli sourire: "J'préfère que ce soit rattrappé après". Zob. Nous ne sommes jamais partis 1/2 plus tôt!

 

    Mais pour être tout à fait juste, je dois avouer qu'il y avait une leçon qu'il s'appliquait à lui-même. "N'encombre pas ta mémoire de choses inutiles". Autant dire qu'il devait s'oublier souvent mais non, en fait, pour lui, les choses inutiles étaient notamment tout ce qui pouvait nuire à son image de chic type.

CHAPITRE 3 a): UNE ABSENCE


    Ah, mon absence du 30 novembre et ses conséquences.

Ce jour-là, avant de sortir de chez moi, je reçois un SMS de Lanou me prévenant que je ne dois pas l'attendre, et me demandant de passer le message "au boulot". (C'est-à-dire qu'elle est malade). Ce jour-là, ma voiture n'a pas démarré. J'ai essayé de trouver une batterie près de chez moi. En vain. Il n'y en avait ni dans la station essence, ni dans le magasin situé à 2 km. En même temps, je tentais de prévenir quelqu'un au boulot. Pour transmettre le message de Lanou, et pour éviter que certains s'inquiètent sachant qu'elle et moi faisions le trajet ensemble. Mais mon portable aussi montrait des signes de fatigue. J'ai tout de même réussi à parler à un collègue et à laisser un message à l'assistante de direction. De retour chez moi, ayant branché mon portable, je rappelais cette dernière qui me passait immédiatement Ladiaredflan.

"Si vous êtes avec Natine vous lui dites qu'on a besoin du camion!" Voilà ce que cette sotte a trouvé le moyen de me sortir. Natine était un collègue qui avait emprunté le camion de la société. Il s'entendait bien avec Lanou, et nous habitions tous trois la même ville. Pour Ladiaredflan, c'était simple: Nous trois étions en train de nous amuser avec le camion de la société. "J'ai aucune relation avec Natine et j'suis pas au courant de l'histoire du camion !" Cette sotte, n'ayant pas mon numéro de portable, avait même appelé à un ancien numéro, sachant que je n'habitais plus à l'adresse correspondante. Elle avait même appelé Lanou... Pour le camion.

Le lendemain, Lanou était arrêtée, et moi en RTT. C'était involontaire, mais Pat'Mol se retrouvait tout seul pendant deux jours.

    Le vendredi 2, à notre retour, il faisait comme si de rien n'était. Même quand Lanou lui demandait si ça s'était bien passé. Il attendait la fin de la journée pour nous en parler. (Il aimait bien faire ça. C'est pour ça qu'après, je me contentais de lui dire au revoir de loin. Avant de ne plus lui dire au revoir du tout). Il nous a dit, en substance, que pendant deux jours il n'avait fait que courir, traiter les urgences. Puis il m'a reproché de ne pas l'avoir appelé lui.

    Un peu plus tard, je me retrouvais dans le bureau de Ladiaredflan alors que j'allais chercher mes tickets resto. avec son assistante. Après que cette dernière lui ait dit que Pat'Mol venait de régulariser mon absence avec un RTT, Ladiaredflan, qui venait de me dire, avec l'amabilité qui la caractérise, que cette journée ne me serait pas payée, était très déçue. Elle semblait en vouloir à mon chef qui, lui, avait préféré faire en sorte que j'aie un RTT en moins à poser.

CHAPITRE 3 b): ...DES CONSEQUENCES


    Première grosse conséquence de cette absence, une convocation, le 8 décembre. Ce jour, dans l'après-midi, alors que j'étais à mon poste, Lanou au sien et un collègue de l'atelier près de moi, Pat'Mol vient poser un post-it sur mon bureau. Puis il sort en disant "J'vais là-haut". Sur le post-it, il était marqué "rejoins-moi chez Agria". Ridicule. Evidemment, Lanou et le collègue ont vite pris connaissance du message. C'était vraiment grotesque. J'allais donc rejoindre mes deux supérieurs. Emportant des documents concernant le travail, comme un p'tit gars naïf, et ce que j'avais préparé quelques semaines plus tôt en cas d'entretien individuel, comme un p'tit gars prévoyant.

    C'est Agria qui avait souhaité cette "rencontre". Parce qu'il avait pensé que mon absence du 30 novembre avait été préméditée. Il aurait vu chez moi la semaine précedente des signes d'agacement. Hormis le fait que je lui avait dit, à lui aussi, que j'avais ressenti l'histoire des entretiens comme un foutage de gueule, le 17 novembre, je ne voyais pas à quoi il pouvait faire allusion. Et j'étais un peu vexé, ou plutôt déçu de ce manque de confiance.

    Ca avait duré bien plus d'une heure. Et le trajet du retour n'a pas été assez long pour que je puisse tout raconter à Lanou. Aussi, je ne retranscrirai pas, ici, toutes les répliques qui me reviennent en mémoire.

Les échanges étaient assez vifs entre Agria et moi. Il a tenu des propos que j'ai trouvé stupides, dit des trucs que je n'ai pas apprécié, mais on discutait, et il y avait du répondant... Ca ne s'est pas mal passé, contrairement à ce dont Pat'Mol a voulu me convaincre quelques mois plus tard en me disant qu'il n'aurait pas aimé être à ma place ce jour-là. Lui, Pat'Mol, s'en trouvait des raisons de ne pas apprécier Agria. Et, surtout depuis le départ de ce dernier, il s'en est créé des occasions de baver sur son (ancien) supérieur, et de se donner le beau rôle.

    Ce 8 décembre, donc, Pat'Mol a dû avoir mal à son ego lorsque Agria m'a dit qu'il savait que mon chef se la pétait, mais que c'était nous (Lanou et moi) les fourmis, derrière, qui ramions.

Pour ma part, j'ai quand même eu droit à un reproche. Agria: "Pendant un an t'étais tout seul, tu nous a bien aidé, merci" (j'ai pas vraiment été tout seul pendant un an mais bon, il l'a dit)... "On sait que tu prends pas de pause, on t'voit pas discuter à la machine à café, mais le soir quand ça sonne tu pars".
Quelques jours plus tard, Ladiaredflan, qui avait aussi voulu me recevoir, m'avait dit que ce qu'on me reprochait était de partir le soir sans avoir fini mon travail. Ceci venait "donc" de cette fiente de Pat'Mol qui, pourtant, devant Agria, n'avait avancé aucun argument...

    Il y a eut un sujet, qui n'a pas duré longtemps, mais qui a eut à mon avis beaucoup de conséquences par la suite. Dans le fil de la conversation, j'ai dit que, à l'arrivée de Pat'Mol en tant que chef de service, celui-ci m'avait dit que je pouvai le remercier puisqu'il récupérait alors deux gros boulots que je faisais jusque-là. Il le faisait pour m'en confier un autre, en me précisant que je réprendrai plus tard les deux premières tâches. Entendant cela, Agria m'a répondu: "Alors là si ça peut t'rassurer il n'en est pas question !"

Et hop, Pat'Mol ! Dans ta gueule !


    Dès le lendemain, Pat'Mol venait nous voir, Lanou et moi, en nous expliquant qu'il avait fait des listes des tâches que nous accomplissions. Nous demandant de les compléter si nous avions des choses à ajouter, et nous précisant qu'il avait fait les mêmes listes pour la direction, mais avec les temps correspondants à chacune des tâches. Temps qu'il ne voulait surtout pas nous montrer, puisqu'il avait dû les gonfler et qu'il devait avoir peur que l'on ralentisse pour nous aligner sur ses pseudo-estimations. Le but de ces listes étaient d'argumenter auprès de la direction pour faire embaucher une troisième personne dans le service. (Oui, même Pat'Mol ne se comptait pas lui-même. Au moins, là-dessus, il était clair).

Lanou se demandait pourquoi on ne lui faisait toujours pas signer de CDI, pourquoi Pat'Mol voulait une troisième personne... Je n'avais pas - ou presque pas - de réponse à lui apporter. Alors nous avons posé les questions à Pat'Mol, qui s'est perdu dans ses contradictions. D'après lui, la société était trop en difficulté et n'avait toujours pas le droit de signer de CDI. Un magasinier venait d'en obtenir un. "Oui, mais là on est sûr d'avoir quelqu'un qui convient au poste". Sympa pour Lanou. Mais surtout, cet abruti nous a dit ceci: "Si la troisième personne est assez performante, elle pourra prendre le travail de Lanou". Lanou et moi nous sommes regardé, ayant compris la même chose. Deux minutes après, je répétais mot pour mot à Pat'Mol les propos qu'il venait de tenir. "J'ai pas dit ça".

Moins de deux semaines plus tard, Lanou me raconte en avoir reparlé devant Pat'Mol et Agria.
Pat'Mol: "T'as mal compris". Lanou: "Mais Trinito a compris exactement comme moi". "Vous comprenez ce que vous voulez comprendre"...
Admettons. Passons sur ses cafouillages, et admettons qu'on ait mal compris.


 CHAPITRE IV: LE MASQUE S'EFFRITE

    Janvier de l'An VI. Lanou est partie. Elle n'a obtenue ni le CDI qu'elle souhaitait, ni le CDD avec augmentation de salaire qu'elle aurait accepté. Alors elle est partie.

    Premier vendredi depuis la rentrée: Après qu'il ait fait comme si de rien n'était pendant toute la semaine, je provoque gentiment Pat'Mol sur le sujet. Et là, il me sort le grand jeu. "Trinito, moi (la main sur le coeur, l'air solennel), j'vais t'dire la vérité". Après m'avoir parlé de malentendus concernant les revendications de Lanou, il me parle de la fameuse troisième personne, et m'annonce que, en fait, le directeur financier avait dit que, si cette troisième personne avait été assez performante, elle aurait pu prendre le travail de Lanou. C'était donc, d'après Pat'Mol, le directeur financier qui ne voulait pas faire de CDI à Lanou ! Dans ce cas, pourquoi nous avoir fait passer, quelques semaines plus tôt, pour des affabulateurs ?.. Alors qu'il reprenait les mêmes propos, mais en les attribuant à quelqu'un d'autre...
    Ce jour-là, peu avant midi, le DG Lomariol était venu et voulait s'entretenir avec Pat'Mol, qui lui a dit qu'il n'avait pas beaucoup de temps. (Et c'est pas lui qui se tapait le boulot de Lanou). Pat'Mol: "On n'est que deux, Lanou est partie". Lomariol "Ah bon!? Mais comment ça ? On n'la pas gardée ou elle n'a pas accepté ce qu'on lui proposait ?" Pat'Mol, de son bureau, se penchant pour voir si j'étais encore là, et avec son petit rire gêné: "Ah, c'est compliqué". Finalement, sur proposition de Lomariol, ils allaient manger ensemble. Pat'Mol ayant précisé qu'il mangeait souvent en travaillant, faisant attention à ne pas mettre de miettes sur son clavier.


    Le lundi suivant, (ou dix jours plus tard, je n'sais plus), est arrivée Mispiou en remplacement de Lanou. Mispiou qui, dès son deuxième jour, me disait que Pat'Mol était un trou du cul. Elle a vite pris l'habitude de me demander de lui expliquer ce que le chef venait de lui expliquer à sa manière. C'est-à-dire de manière incompréhensible. Comme sa méthode pour trier les éditions et classer les dossiers, qui figure parmi celles qui font perdre le plus de temps, et qui est même carrément la plus couillon.


    Un vendredi du début d'année, Agria et le directeur financier me demandent de faire une lettre "contre Mortul", qui a attaqué la société en disant qu'à son retour, il avait été mis au placard, qu'on ne lui donnait pas de boulot. Ce qui était faux. (Pour le placard, c'est vrai qu'il n'a pas pu tout de suite s'installer dans le bureau mais bon, il avait un bureau à "l'étage des chefs". Son rêve). J'ai donc accepté de faire cette lettre, de témoigner, sans en ajouter comme j'aurais pu le faire tout en restant sincère. J'ai donc simplement écrit qu'il avait du travail, et c'était vraiment la moindre des choses. Le mec n'avait pas eu le comportement de quelqu'un qui veut s'intégrer à une équipe. Certains ont peut-être considéré que j'étais à ce moment-là du côté de la direction. J'étais contre Mortul et surtout pour la vérité qui, cette fois, était du côté de la direction.

    J'oubliais le coup des entretiens. Comme je l'ai déjà dit, je serai obligé de faire l'impasse sur certaines anecdotes même si ça me démange de les raconter mais bon, j'raconte celle-là: Pour Lanou, j'avais participé à huit entretiens d'embauche. Sans rechigner, alors que je n'étais pas responsable de service et que j'étais quasiment seul pour le gérer. Pour le remplacement de Lanou, au bout du troisième entretien, Pat'Mol a chouiné au téléphone alors que Ladiaredflan l'appelait. Il disait que, normalement, Agria devait les faire. Avant d'accepter en disant "j'veux bien mais c'est la production qui en pâtira". Le type était chef de service, ne servait en rien à la production, et moi j'étais là pour faire tourner le service qui n'avait pas besoin de lui. Et voilà ce qu'il sort ! Il était encore plus clair ce jour-là que ce que voulait Pat'Mol, c'était le titre de responsable, le salaire de responsable, mais surtout pas les responsabilités de responsable !

    D'ailleurs, un jour qu'il voulait nous faire la morale sur l'évolution de carrière, à Lanou et à moi, Pat'Mol nous a raconté un truc: Avant, il était ACI. Agent commercial interne. Ce qui lui convenait pour des raisons dont on se tape. Puis, il est devenu ACE. Agent commercial externe. Pour conclure son anecdote, il nous sort "C'est tellement plus glorifiant d'arriver dans le bureau et de dire tiens, tu tapes la commande". Tellement plus glorifiant. Le geste qu'il a fait pour illustrer ses propos... C'était le même que quand il nous filait du boulot. Par exemple le boulot pour lequel il venait de s'engager, devant Agria, à s'en occuper.

Tellement plus glorifiant d'avoir des larbins. Avec Lanou on s'était demandé pourquoi il nous avait raconté ça. Sans faire exprès, il venait de nous dire à quel point il était bosseur, et de nous résumer son ambition professionel.


    Bien plus tard, alors que j'aidais Mispiou avec ses dossiers à classer, une personne du service commercial est venue demander à Pat'Mol de lui imprimer une étiquette, une plaque autocollante. Pat'Mol s'est installé devant l'ordinateur et l'imprimante... Et moi, je le voyais bien emmerdé. Quelques années auparavant, au sujet de cette imprimante, il avait déclaré "Moi, j'veux même pas savoir comment ça marche". Lui, l'employé modèle et dévoué. C'est pourquoi je regardais Mispiou en lui disant discrètement "Pose moi des questions, pose moi des questions..." Afin de laisser l'autre dans sa merde. Il m'a appelé, je suis allé le voir; il était sur le point de cliquer sur "Plaque identique", fonction servant à imprimer... Une plaque identique (sauf N°) à celle que l'on vient d'imprimer. Pat'Mol: - "Si j'fais ça c'est bon ?
- Si tu fais ça tu vas faire une connerie... Quand on veut pas savoir comment ça marche...
 Pat'Mol, avec son sourire de fiente qu'il est: - J'veux toujours pas savoir".


CHAPITRE V: CRASSES

    Mispiou est partie le 13 avril alors que moi, je partais en congés le lendemain. J'avais fait ma demande en février, donnant trois feuilles à Pat'Mol. Les deux premières pour des RTT et la troisième, donc, pour ma cinquième semaine. Le chef a regardé et a dit "J'pense que ça posera pas de problème". Seulement, cette dernière feuille était restée sur son bureau, non signée. Une semaine, puis une seconde semaine puisque lui-même était en congés. A son retour, de son bureau il me lance " Trinito, y a un souci avec tes congés". "Ah ?" Le souci, c'était que la semaine que je voulais prendre tombait pendant les vacances scolaires de ses gamins, et qu'il souhaitait aussi poser une semaine dans cette période, (la semaine après la mienne je crois), mais sans que l'on passe deux semaines sans se voir. C'est mimi, non ? Non.

Je n'ai pas cédé. Quelques mois plus tôt, alors qu'il venait d'être parachuté, je lui avais annoncé ce que je pensais annoncer à Agria, à savoir que j'avais si peu posé de RTT en début d'année qu'à ce moment-là, (rentrée de l'An V), il m'en restait, en gros, à poser un par semaine jusqu'aux vacances de Noël. Pat'Mol m'avait répondu qu'il me laisserait faire, car ce n'était pas lui qui avait supervisé le début d'année. Plusieurs fois, Lanou m'avait dit qu'en mon absence, il lui avait dit qu'il me laisserait poser tous mes RTT. Mais, un jour d'octobre, Pat'Mol m'appelle, peu de temps après s'être entretenu avec Ladiaredflan. Il voulait que je reporte quelques RTT sur l'année suivante (ce qui n'est pas permis habituellement). Je lui ai dit que ça ne ferait que reporter le problème ("on planifiera", m'avait-il répondu), mais j'ai accepté. (Sauf quand il me disait "là j'veux qu'tu sois là... là j'veux qu'tu sois là..." tout en me montrant sur son calendrier une date déjà passée et une qui devait être environ trois jours après). Et je lui ai dit "Par contre tu me l'écris parce que j'veux pas m'faire niquer". Et lui, trop fort, la main sur le coeur à la fin de sa réplique: "Trinito, tu t'f'ras pas niquer... C'est MOI qui m'en occupe". Je l'ai regardé, impassible, et lui ai dit "J'préfere que tu me l'notes". Putain... Comme j'ai bien fait ! Je n'savais pas encore à quel point ce type était une ordure.


    Avril de l'An VI, donc. Je reprends le boulot un mardi, puisque le lundi de Pâques s'est ajouté à mes cinq jours de congés. Pat'Mol, lui, a finalement posé les quatre jours restant. Je me retrouve avec une fille qui entame sa deuxième semaine dans le service, (deux semaines en dépannage), et avec tout un tas d'instructions laissées par le chef. Aider la nouvelle, donner un dossier à un collègue dont le bureau est plus proche de celui du chef que du mien, etc, etc, etc...

    Avant mon départ, j'ai fait en sorte que non seulement tout mon boulot habituel de préparation de la semaine soit fait, avec en plus le boulot de Mispiou partie la veille, mais aussi tout ce que je pouvais avancer pour la semaine suivante, afin que les collègues (de l'atelier, surtout) ne soient pas emmerdés. Pat'Mol, pendant mon absence, n'a rien fait du travail que je ne pouvais pas avancer d'une semaine. Il a former la nouvelle ? Oui. En lui disant "Si t'as un problème tu l'mets d'côté, tu verras avec Trinito", et en faisant l'impasse sur certaines tâches, faciles à expliquer. Je m'en suis aperçu par hasard. Heureusement que la meuf était loin d'être conne et a péféré mettre les feuilles de côté plutôt que de les virer, (ce qui n'aurait pas fait d'elle une conne, d'ailleurs). Bon. Il a fait quoi alors ? Son boulot ? Ouais, c'est pour ça qu'il a fallu que moi, j'explique au boss pourquoi tels dossiers n'étaient pas prêts. J'lui ai rien expliqué d'ailleurs. J'ai juste confirmé que oui, les dossiers auraient dû être prêts, sans même balancer le fautif.
    Donc, j'avais quelques jours pour rattraper le travail qu'il m'était impossible de faire à l'avance avant mes congés, faire mon travail habituel, aider la nouvelle, me taper le boulot que Pat'Mol aurait dû faire...

J'ai attendu quelques mois pour suivre les conseils de quelques personnes..: En parler.

 

CHAPITRE 6ème: PAS DE RAISON QUE CA S'AMELIORE

    Encore une nouvelle fille... Pour elle Pat'Mol s'est donné à fond. Elle a eut droit à une visite de l'atelier. Manque de pot, elle boitait et se serait bien passée de cette promenade. Le reste de sa matinée, ça a été une formation, devant le PC, avec les explications de Pat'Mol, qui parle, se contredit, recommence... Résultat (?): Elle n'est pas restée plus d'une demi-journée.

    On s'est ensuite retrouvé avec Rinette, une femme un peu simple. Gentille, mais simple (d'esprit). Lourde, et menteuse. Je crois que Pat'Mol l'aimait bien parce qu'elle restait le soir. Mais il s'était dit soulagé d'apprendre qu'elle avait trouvé du travail ailleurs, car ça lui évitait d'avoir à lui dire qu'on ne la garderait pas. Je n'sais même pas s'il aurait osé lui dire.


    Mai. La dégradation de la situation va encore s'accélerer. Mai, c'est l'arrivée de Conégonde. Très vite, j'ai senti qu'elle plairait à Pat'Mol. Tellement de points communs entre eux. Beurk. Je la décrirai peut-être plus loin.

Agria était parti en avril, (en me lançant un énigmatique "Y a pas d'raison qu'ça change" après que je lui aie dit je n'sais plus quoi à propos de changement), peu après Mispiou. Un mois après lui, c'était au tour du directeur financier de se barrer. Il me fallait le voir avant son départ. Pour avoir sa version, concernant ses prétendus propos au sujet du départ de Lanou. Réponse: "Il peut arriver, qu'en tant que responsables, on dise des choses comme ça, mais comme des pistes, des hypothèses... Mais je n'ai jamais tenu ces propos." Il m'a semblé plus franc (y a pas d'mal) et était beaucoup plus crédible que Pat'Mol.

    Au directeur financier, j'avais aussi demandé son avis sur un petit différent concernant les délais de réponses pour les congés (et je crois que c'est là-dessus qu'il s'était proposé comme intérmédiaire, comme médiateur), cause que Pat'Mol se foutait encore de ma gueule. Fin avril, je lui avais donné une feuille de congés. Pour un RTT un mois plus tard, puis pour une semaine, début juin. Un mois après, jour de mon RTT, je n'avais toujours pas eu de réponse. Le lendemain, c'était un jeudi férié. Le vendredi, 26, Pat'Mol faisait le pont. Pas moi. Et j'ai trouvé deux feuilles, datées du jour de mon absence, devant mon clavier. Sur la première, des consignes concernant le travail que je devais faire - ou plutôt défaire. Consignes qui me faisaient aller à l'encontre de ce que l'on m'imposait jusque là, tout simplement parce qu'il fallait limiter les dégats engendrés, de manière très prévisible, par les règles qui étaient encore valables quelques jours plus tôt. La seconde feuille: Ma demande de congés, avec un post-it sur lequel Pat'Mol me demandait de faire une nouvelle demande, pour ne poser qu'une journée au lieu de cinq, invoquant le retard dans le travail.

J'ai fait mon travail habituel du vendredi et, très remonté, j'ai rédigé une réponse pour chacune des deux feuilles. La prémière, avec copie au DG et aux responsables de l'atelier, pour expliquer pourquoi je ne suivrai pas les dernières consignes. La seconde, avec copie au DG, pour rappeler, entre autres, les précédents revirements avec mes congés.

    Le lundi, pas dégonflé, je m'invite en réunion... La gueule de Pat'Mol ! En fin de réunion, Lomariol me donne gentiment la parole. Je n'm'en prive pas.

Le DG me ressort son truc comme quoi il faut être flexible et pas rigide.
- "Arrêtez avec ça, je sais qu'vous aimez bien dire...
- Je sais, mais c'est mon rôle, me répond-il avec un sourire.
- Ah bon c'est votre rôle d'être de mauvaise foi ?". Ouais, j'avais réussi à rester remonté jusqu'à la fin de la réunion.

Tournant mon regard insistant sur Pat'Mol, j'avais sorti "...Moi, je sais pas retourner ma veste..." En réaction, le DG me dit de l'un des responsables qu'il ne retourne pas sa veste. "Oh mais j'parle pas d'lui".

SEPTIEME CHAPITRE: CLASH

   Après la réunion, Pat'Mol me convoque dans son bureau. Plein la gueule, plein la gueule ! Je lui en ai mis plein la gueule ! Et pas sur un ton calme. Je crois que j'n'avais jamais parlé comme ça. Conégonde, qui n'était pas arrivée depuis une semaine, ne s'en est jamais remise. Ou plutôt, elle a toujours su jouer de cette non-entente entre Pat'Mol et moi. En prenant un rôle de victime, par exemple.

    On a parlé boulot. D'après lui, je devais lui dire quand je n'm'en sortais pas. Alors, je lui ai fait un petit rappel: "Une fois j't'ai dit que j'm'en sortais pas j'ai eu droit à un speach d'un quart d'heure et à la fin j'me retrouvais avec trois trucs à faire".

    On a reparlé de Lanou, puisque je lui ai dit que j'avais parlé avec le directeur financier avant son départ. Mais d'après Pat'Mol, "c'était un menteur". Je crois que c'est ce jour-là que cette fiente m'a dit qu'elle se souvenait comment ça s'était passé, où ils étaient assis, Ladiaredflan, Lanou et lui. Trop fort: En posant sa main sur son téléphone il me dit "j'peux appeler Ladiaredflan si tu veux - puis, en enlevant sa main - mais... Tu vas pas vouloir". J'aurais pu lui dire "Bah si, vas-y", mais c'était tellement ridicule !..

    Agria s'est fait casser aussi. Pat'Mol m'a dit que s'il avait été à sa place, lui m'aurait augmenté tout-de-suite, avant même de me donner tout le boulot que j'ai récupéré. Bien sûr ! Lui, Pat'Mol, m'aurait augmenté. Lui qui nous avait sorti "montrez-moi qu'vous êtes motivés en restant plus tard le soir", quand il pouvait ne serait-ce que nous soutenir pour une éventuelle augmentation. Il essayait aussi de me convaincre qu'Agria était un salaud, et ce même avec moi, alors que lui était un mec bien. Il me parlait des entretiens individuels auxquels il avait assisté, en tant que chef dans l'atelier. A l'en croire, (chose pour laquelle il m'aurait fallu un grosse dose de naïveté), Agria était dur, sauf avec ses chouchous, "ceux qu'il avait dans la poche". J'avais moi-même sa compassion puisqu'il m'a dit "même pour le tien (il parlait de mon entretien du 08/12) j'aurais pas aimé être à ta place". Ce à quoi j'ai rétorqué que, pour moi, ça s'était bien passé.


    Au cours de l'entretien, il a découvert qu'il y avait aussi ma note (peut-être au recto de la première) concernant mes congés. En commençant à lire - comme je commençais par le remercier de sa bonté de bien vouloir m'accorder une journée (sur les cinq) - il me fait "Oh pis ton cynisme ça va cinq minutes". Moi: "Bah t'as qu'à l'lire en quatre".

    Concernant mes congés d'avril:

- "Quand tu m'as pris ma feuille tu m'as dit que ça poserait pas de problème

- Oui, parce que je pensais que ça poserait pas de problème

- Merci ! C'est exactement c'que j'voulais qu'tu dises. Alors maint'nant dis-moi pourquoi tu l'as pas signée tout de suite

- Euh... Parce que je voulais la garder" blablabla

    Concernant mes congés de juin, qu'il venait de me refuser, et concernant sa méthode que je n'avais pas appréciée, à savoir attendre un mois, et me déposer sa réponse un jour de RTT pour que je la trouve alors qu'il faisait le pont:

- "Tu veux que j'te dise pourquoi j't'ai donné ma réponse ce jour-là ?

- Oui

Lui, prenant un air convaincu pour être convaincant: - Parce que j'voulais pas qu'tu me reproches d'avoir attendu le lundi".


    Waouh ! En voilà une bonne raison pour avoir attendu un mois ! Il a fait en sorte que je trouve sa réponse (négative) le vendredi pour ne pas que je lui reproche de ne l'avoir eue que le lundi. Quand je lui ai répondu que j'n'étais plus à un jour près, il m'a sorti, sûr et fier de lui: "Ah ! J'suis content d'te l'entendre dire !". Euh... Oui ? J'attendais la suite. Mais y en n'avait pas. Il se donnait l'impression d'avoir marqué un point et d'avoir de la répartie.

    Le vendredi, après m'être assuré qu'il ferait beau la semaine suivante, (même si je m'étais fié à la page d'accueil, qui correspondait à ce que j'entendais à la radio, mais qui ne changeait jamais, d'un site de météo !), et après avoir consulté une note sur les délais de réponses pour les congés, (note donnée par Ladiaredflan: "Attention, c'est à double tranchant"), j'annonçais à cette ordure de Pat'Mol que j'avais décidé de prendre ma semaine de congés. De plus, j'étais à jour dans mon travail, ce qui foutait par-terre son seul petit argument.


    J'avais obtenu, à l'occasion de l'entretien du lundi, l'ultime conviction que Pat'Mol mentait. Et ce sur bien des sujets. Et même, que c'était dans sa nature. Ce mec me débectait définitivement. Il me semble que c'est depuis ce jour que j'ai même arrêté de lui dire "salut, à demain" quand je partais.


    Je ne peux pas parler avec quelqu'un qui ment. Je n'essaierai donc plus de discuter avec lui.


CHAPITRE VIII 1): L'ETINCELLE (La goutte d'huile qui a fait péter l'barrage et mis le feu à la vase)

    Fin juin. Je m'aperçois d'une connerie dans mon boulot. Un dossier validé informatiquement alors qu'il n'aurait pas dû l'être. Je sais comment je travaille. Et ce truc m'étonne, même si je sais que je n'suis pas à l'abri d'une erreur. Je demande à Pat'Mol s'il a validé des dossiers. J'ai traduit son "non" par un "oui, mais j'vais pas te l'dire". Après avoir fait deux trois vérifications, j'en suis sûr, ce n'est pas moi qui l'ai validé. Et on n'est pas trois à faire ce genre de trucs.


    La semaine suivante, le 7 juillet, je vois que ce sont des dizaines de dossiers qui ont été validés, alors que c'était à moi de le faire, puique c'est moi qui traite les dossiers et que, en plus, j'ai de bonnes raisons - déjà "démontrées" - d'attendre d'avoir les dossiers "papiers" avant de valider ce qui doit l'être. Pat'Mol le sait. Mais ça l'arrange, lui. Pour ses foutus tableaux, ses foutues courbes, ses foutus diagrammes. Quitte à foutre la merde, à m'faire faire des conneries si je n'fais pas gaffe. Parce qu'il ne me dit rien, lui, monsieur "il faut communiquer".


    La veille, en l'absence de Conégonde, il décide de lui prendre une partie de son boulot. Mais Pat'Mol, c'est mieux quand il ne fait rien. Là, il s'agissait d'un travail de saisie. Le lendemain, je vois une connerie "dans ce travail". Je corrige et je ferme ma gueule. Ca ressemblait à une erreur de frappe, au pire une faute d'inattention. Ca m'était déjà arrivé. Dans ce cas-là, une collègue du service commercial appelait, "bah alors qu'est-ce que t'as bu? ; "Ah, pardon" ; "c'est pas grave" ; et hop, je corrigeais et cétait fini. Le même jour, justement, une collègue du service commercial m'appelle pour une erreur. Pour que je demande à Conégonde de faire attention. Mais la date indiquait qu'il s'agissait d'une autre erreur de Pat'Mol. Un peu plus con, celle-ci. Je propose à ma collègue qu'elle appelle mon faqnard de chef, en lui précisant bien que l'erreur a été faite la veille, afin qu'il sache qu'il en était l'auteur, et en lui suggérant de demander à Conégonde de faire attention. Ma collègue appelle donc Pat'Mol que j'entends répondre "J'transmettrai". Ma collègue m'a confirmé en me racontant la conversation ensuite. Pat'Mol a préféré laisser penser que sa subordonnée avait fait une connerie plutôt que de reconnaitre et d'assumer son erreur. Franchement, à ce moment-là, j'en avais déjà rien à foutre de Conégonde, mais j'ai trouvé ça dégueulasse, minable.

    Il ne me fallait pas plus que ces deux gouttes d'eau, ou plutôt ces deux étincelles, pour enfin décider de tout balancer. De me défouler. Sous la forme d'un courrier à Lomariol, puisque je ne pouvais donc plus discuter avec cette sous-fiente de Pat'Mol, mais sachant que cette dernière finirait par lire ce courrier. Je savais aussi que c'était un suicide professionel, c'est-à-dire que je faisais une croix définitive sur une quelconque augmentation. Mais comme c'était en fait déjà le cas, déjà foutu, je ne pouvais plus rien gagner, je n'avais plus rien à perdre. Ou plutôt, je ne pouvais plus faire autrement. Et depuis plusieurs mois déjà, je me disais que je préférais toucher mon petit salaire merdique, et être ce que j'étais, que d'être comme Pat'Mol pour toucher sa large prébende.


On ne pourrait pas décemment me reprocher de ne pas avoir essayé de parler.

CHAPITRE VIII 2): LES TENSIONS


    Première conséquence, en septembre. Je suis convoqué le 8, devant Lomariol et Pat'Mol pour m'expliquer. Pas d'problème. J'étais prêt à leur en donner des explications, et à les détailler. Mais j'étais naïf. Lomariol m'annonce d'emblée que j'aurai un avertissement, et me dit qu'il pourrait même me licencier pour ça. J'aurais peut-être dû me barrer, à ce moment-là. Puisque de toutes façons j'aurais l'avertissement. Mais je voulais m'expliquer... La seule chose que j'ai pu expliquer était "pourquoi j'ai fait un courrier". J'ai dit que je savais que Pat'Mol lirait la lettre ; j'ai dit que c'était une manière d'insister sur le fait qu'avec moi, les propos étaient les mêmes quelque soit l'interlocuteur, et que ce soit un jour, deux mois ou deux ans après ; j'ai dit qu'il y avait des gens avec qui je ne pouvais pas parler. Ceux qui ne savent pas discuter, ceux qui mentent... Ensuite, je n'pouvais que démonter les propos incohérents de Lomariol, ses fausses vérités. J'étais de toutes façons face à un mur de mauvaise foi, de sophisme.


    Dans ma lettre, je disais que Pat'Mol était, entre autres, un hypocrite. Du coup, Lomariol m'a sorti "Là, on est dans le cadre de la société. Mais si, dehors, vous m'dites que je suis un hypocrite, c'est ma main dans la gueule !" Tu m'impressionnes, bonhomme.


    Pat'Mol, lui, a fermé sa gueule. Pas pour lui ce genre de débat. Lomariol lui a donné la parole à la fin. Il m'a dit qu'il était tombé de haut en lisant ma lettre. C'est ça. Il est censé avoir lu ma lettre dès le mois de juillet, (Lomariol l'aurait appelé tout de suite), je lui en avais mis plein la gueule en juin, je n'lui disais même plus au revoir, (ce qui avait le don de l'agacer), et il ne pensait pas du tout que je pouvais ne pas l'aimer. Ce faux-cul sans limite m'a aussi affirmé, devant Lomariol donc, qu'il était en train d'essayer, avec le DG, de m'obtenir une augmentation. Ah, mince alors. (Cela dit, le DG m'a aussi affirmé qu'on était jugé sur le travail, alors... Alors j'y crois bien sûr !)

    Il avait aussi été question de Lanou, où le DG me parlait comme s'il était très au courant du déroulement de l'histoire. Puis, après avoir demandé son avis sur "l'embrouille" au délégué du personnel - qui n'était pas là pour ça - il me dit qu'il souhaite que Pat'Mol et moi nous voyions tous les deux, pour faire le point. Puis qu'il me/nous reconvoquera, et... Que je devrai présenter des excuses ! Zob !

    La semaine suivante, bien que visiblement embêté d'être forcé de me convoquer, Pat'Mol se sent beaucoup plus fort. Comme pour me faire regretter ce que j'ai fait, il m'annonce qu'il venait de m'obtenir une augmentation.... Et non plus qu'il " essayait de..."

    Puis il me demande de virer mon fond d'écran, qui était un mélange des deux précédents, qu'il m'avait virés en mon absence, sans m'en parler, (puisqu'il allait sur mon PC, et utilisait ma boîte mail sans en être particulièrement gêné...). Alors j'ai fait le mec surpris "Oh, c'est toi qui me les avait enlevés les autres ?"  Il faut aussi que j'enlève mon "logo". J'avais créé un logo pour la société, puis j'en avais fait une autre version, fissurée. C'est le deuxième qu'il faut que je vire, parce que "ça ne doit pas faire plaisir au PDG quand il vient". Dans la conversation, je lui ai dit "Oh, maint'nant y a d'la censure" 
Lui: - "Non y a pas d'censure. Oui y a d'la censure". 
 - Oh, bien, t'as battu ton record, moins de trente secondes pour te contredire
Lui, haineux: - Mais, t'es vraiment..."  


    Désormais, j'irai chaque semaine en réunion. Avec mon bloc-note, sur lequel je marquerai des choses sérieuses, des moins sérieuses, et qui me servira parfois, en quelques sortes, de défouloir.


    Peu de temps après, Lomariol me fait appeler. Lorsque je m'installe à son bureau, il trifouille son téléphone. Et finit par marmoner "j'l'appellerai plus tard". C'est peut-être tordu mais... Pouvait-il enregistrer la conversation ? Bref. Ce vieux couillon me reproche de ne pas être revenu vers lui, alors que c'est lui qui devait nous re-convoquer, et en conclue que je n'modifie pas ma position. Et là, il a bien raison. Ce jour-là, c'est à un mur de mauvaise foi renforcé, triple épaisseur, que je fais face. Pour un peu, il me sortait le coup de la porte. "Le coup de la porte", c'est le jour où un jeune intérimaire s'était acharné sur la sonnette, à l'entrée. Lomariol était là-haut, s'est mis à la fenêtre, et m'a vu. "Il faut s'calmer, Trinito". Je lui avais juste répondu que j'étais calme, prenant sur moi la connerie de l'autre. A l'entretien, donc, je n'ai pas droit à ça de la part du boss, mais il me sort des trucs foireux et minables pour me dire que je n'accepte pas la hiérarchie, (le "Dinar n'est pas mon chef"), et que je n'm'entends avec personne (osant, en plus de Pat'Mol, citer Mortul). Et il me dit, de manière assez claire, que si je ne pars pas, il me virera.


    Quelques jours après (ou peut-être le lendemain), le 21, je sors. Il faut que je sorte. Je me suis aperçu que Pat'Mol, cette vile petite catin de Pat'Mol, avait fait le ménage dans mes documents. Ceux qui étaient posés sur mon bureau, entre mes deux écrans. Il a viré ceux qui ne lui plaisaient pas. Notamment un "historique du service" que j'avais fait à l'époque de Lanou, sous forme de BD, réaliste, et dans lequel il n'avait pas le beau rôle.


CHAPITRE VIII 3)

  Autre conséquence de mon courrier, une légère tension dans la société. J'ai eu plusieurs versions, qui se recoupent: Ma lettre a été lue, un peu par hasard, pendant une réunion de CE. Et ça a foutu le bordel. Certains délégués m'ont donné raison. Affirmant que j'avais dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas. On m'a dit, en me précisant qu'on ne devait pas me le dire, qu'il avait été décidé qu'il y aurait une grève si jamais la direction m'emmerdait (me virait). Voilà pourquoi j'avais vu deux délégués regarder dans ma direction, et sembler s'en préoccuper, lorsqu'ils ont vu que j'étais dans le bureau de Lomariol, lors de notre tête-à-tête-de-con-d'DG. Il parait aussi que Pat'Mol avait envoyé un mail incendiaire à sa copine (enfin, "copine" quand elle ne lui tournait pas le dos) pour lui reprocher d'avoir lu le courrier en réunion.


    Un délégué me parle d'un autre sujet, sur lequel Lomariol se fout de la gueule des gens: Avec toutes les fumées et la poussière qu'il y a dans l'atelier, parfois c'est irrespirable. Je lui dit que c'est pour ça qu'il faut faire grève. Et ce sera un p'tit peu le cas un jour de novembre. Rassemblement dans l'atelier. On attend Lomariol. On est très peu a venir des bureaux. Deux par solidarité, les autres... Sûrement pas. (On nous avait prévenu car on avait gentiment fait remarquer qu'on nous avait oubliés pour une récente pétition sur le même sujet). La partie administrative ne savait pas qu'il y avait un regroupement, mais ça n'aurait pas changé grand-chose. Ladiaredflan arrive, serre des mains en détournant son regard, comme d'hab'. Séchement, elle me fait "vous faites partie du personnel de l'atelier, vous ?" ; "Non, mais j'fais partie des gens qui respirent de la merde". Chose encore plus vraie quand je me retrouve face à une telle connasse. Bref, le mouvement est vite calmé quand Lomariol s'engage à ce que des travaux débutent dans une partie de l'atelier avant fin mars de l'année suivante. Engagement qu'il ne respectera bien sûr pas.

Durant cette "réunion", un délégué a dit au DG que c'était un mariol. D'où son nom.


    Pas de gros accrochage dans les mois suivants. Des tensions, les nerfs à rude épreuve, surtout que Conégonde ressemble à Pat'Mol sur bien des points, (hypocrisie, moult conneries non-assumées, aime jouer l'employée modèle vite débordée...), mais pas de clash.


    Toujours les réunions, ou Pat'Mol se la pète. Je me souviens que dans l'une d'entre elles, Lomariol avait dit une connerie qui tenait plus du labsus que de l'erreur de raisonnement. Pat'Mol était là "Oui, oui", ô vous avez raison patron... Puis Lomariol répète sa connerie. Alors que Pat'Mol confirme encore, je fais signe "non" de la tête, à Lomariol. Et, l'ayant intrigué, je le corrige. Il confirme. Et Pat'Mol "Oui, oui". Bouffon.


    Puis, ce même Pat'Mol qui fout sa merde entre un responsable de l'atelier et moi. On travaille bien ensemble, et on s'entend bien. Mais petit-chef ne l'aime pas. J'avais compris seulement en mars qu'il voulait se venger de l'ancien chef d'atelier qui ne l'aimait pas, lui, sur celui qu'il considérait comme en étant le fils spirituel. Et pour petit-chef, se venger aux dépens "du travail" n'est pas un problème.


CHAPITRE IX: CAPTAIN'NEUTU, ET LA GREVE


    Fin décembre, discutant avec une collègue au service commercial, je vois arriver un responsable de service avec un grand type. Les présentations sont faites. Il s'agit de Captain Neutu, le remplaçant d'Agria. Quand il a entendu mon nom, j'ai vu dans sa réaction qu'il me connaissait déjà. Du moins, qu'on lui avait déjà parlé de moi. Ma collègue a eu le même sentiment.


    Captain Neutu prend ses fonctions début janvier. Il veut voir les gens du service individuellement. Rendez-vous est pris pour le jeudi 11. Jeudi 11, c'est aussi la date où le PDG doit venir, pour le pot de début d'année et, par conséquent, c'est la date que j'avais suggérée pour débuter la grève, suite à l'echec des négociations sur les augmentations de salaires. Négociations auxquelles j'avais pu assister.

    Finalement, après semble-t-il un dégonflage de délégués, la grève débute le 10, après la pause du midi, et pas devant le PDG. Mais le jeudi, respectant mon engagement, je vais tout de même à mon rendez-vous avec Captain Neutu, qui lui n'y est pas, et que je vais donc chercher dans l'atelier.


    Après m'avoir demandé si j'étais syndiqué, le type me parle de ses projets, et n'essaye pas de comprendre ce que je lui dit, ou est conscient - ce qui n'est déjà pas mal - que comprendre est au dessus de ses capacités. Il me dit qu'il est au courant de "mon antécédant" avec Pat'Mol, il m'en parle en me disant qu'il s'en fout, et qu'il veut que ça se règle (avec une échéance en mars). Ce qui a pu, très vite, me donner une idée de la cohérence du bonhomme.

    J'ai du mal à ne pas faire d'aparté pour parler de la grève. Parmi les grèvistes, une grande majorité du personnel de l'atelier, et une toute petite minorité du personnel des bureaux. Personnel des bureaux non-grèvistes composé en grande partie de cadres ou assimilés, de gens contents de leurs situations, de peureux, de suceurs, de profiteurs, ou encore de gens qui pensent que la grève n'est pas une bonne solution (opinion respectable). On peut faire partie de plusieurs catégories en même temps.

    Il y a eu celle qui est venue se justifer. Solidaire, mais bon, loyer, crédits... Un autre, qui a très tôt repris le travail a fait la même chose. Je leur ai dit "stop". Ils n'avaient pas à se justifier. Et combien de grèvistes n'avaient ni loyer, ni crédit?

    Il y a eu celle qui est sortie de son bureau, pour venir nous voir, nous a salué, encouragé, mais qui venait surtout nous demander si on pouvait lui mettre de côté les fèves de nos galette. Puis celui qui, le jeudi soir, disait qu'il fallait barrer l'entrée de la société, empêcher les gens d'aller travailler. Ce à quoi j'ai répondu que l'on n'avait pas le droit. Et je parlais de morale, et non de loi. Ce même gars, grèviste le jeudi, était au boulot au matin du jour travaillé suivant. (C'est-à-dire le lundi. L'atelier bossant rarement le vendredi). Ou encore celui qui est passé, à la fin, quand on rangeait avant de reprendre le travail, et qui nous a félicité, ayant apprécié qu'on emmerde un peu le DG. "Ah, t'étais solidaire toi aussi ?" Sans oublier ceux que l'on a appelé "les croix". Huit personnes (anonymes) qui étaient prêtes à nous rejoindre. Il parait.

    Mais surtout, il a eu Zoukerre. C'est lui qui, pour moi, a eu le comportement le plus merdique. Le jeudi matin, à un délégué qui lui demandait s'il était avec nous, il a marmoné "oui... En partie... Ca caille". Monsieur n'était pas bien et allait faire la grève au chaud, dans les bureaux. Je l'ai rencontré quand j'allais voir Captain Neutu. Il m'a dit que de toutes façons, il s'était mis sur la liste des grèvistes d'une déléguée... Déléguée qui m'a confirmé ne pas avoir fait de liste de grèvistes. Au mieux, il faisait partie des croix. Il avait demandé à l'un de ses potes de venir lui raconter dès qu'il se passait quelque chose, dès que Lomariol se pointait. Au dernier jour de grève, Zoukerre passe dire bonjour alors que je viens de raconter tout ça à deux collègues. L'un d'eux lui demande "Alors, t'es avec nous ou pas?" ; "Euh... J'reprends l'travail ce matin parce que mon taf c'est d'améliorer les conditions de travail des gens de l'atelier, alors si j'travaille pas (...)". Merdeux.


    Dernière remarque sur la grève, les votes. Au soir de la première journée de grève, les délégués sont motivés pour continuer. Ils demandent "qui veut poursuivre la grève demain ?" Ils lèvent leurs mains. Du coup cinq autres mains se lèvent, ce qui en entraine dix autres... Le mercredi suivant, la direction avait fait des propositions. Les délégués sont prêts à y aller mais une collègue, dont je partage l'avis, dit qu'il vaut mieux les faire attendre jusqu'au lendemain matin. Vote. Question des délégués, "on y va ce soir ou demain?" Mains levés, donc d'autres mains se lèvent... Jusqu'à ce que j'intervienne: "C'est quoi la question? Si on lève la main c'est pour quon y aille ce soir ou demain ?"

    Jeudi matin, les délégués, sentant ou sachant peut-être que le mouvement faibli, sont moins motivés. Question: "Qui est pour reprendre le travail ?" Ils lèvent leurs mains, etc... Seuls ma collègue des bureaux et moi ne lèverons pas nos mains. Il faut dire que pour nous, reprendre le travail voulait dire retourner dans nos bureaux, enfermés avec nos collègues adorés. Elle avec ses cons, moi avec les miens. Dont Conégonde, qui me posait des question pour avoir des informations. Elle n'avait qu'à la faire la grève, si elle voulait savoir !


CHAPITRE X: UN PEU PLUS PRES DE LA TOILE


    1er février. Captain Neutu fait dessiner des "zones fumeurs", où seront placés des cendriers. Il place l'une d'elles juste devant la porte d'entrée du bâtiment, à quelques mètres de mon bureau. Résultat: Conégonde et moi respirons dix fois plus de tabac qu'avant le passage de la loi. Mi-février, j'en parle gentiment à Captain Neutu, qui me répond qu'il va s'en occuper. Deux semaines plus tard, je le relance, lui disant que j'allais voir un médecin, comptant aller voir celui de la médecine du travail. Le même jour, alors que je discutais (et oui, je discute) avec ma camarade de grève (qui en aurait aussi, d'ailleurs, des choses à raconter), je vois Captain Neutu qui vient me voir au sujet de ce cendrier, placé non-judicieusement à mon avis, juste sur la gauche en sortant.
Il me dit  - "Trinito. J'ai une idée. Le cendrier, on va l'mettre à droite 
Euh... Mais... Ca va changer quoi ?
- Trinito. On va essayer"
Il est parti après qu'on ait échangé quelques mots, avec ma collègue. Collègue à qui j'ai demandé "Il était sérieux là ou..?" ; "Non, il était sérieux". J'ai donné quelques coups de tête, de dépit, dans le distributeur de biscuits, puis je m'suis dit "lui, c'est sûr, il va rester" (Certains disaient qu'il allait vite se barrer).
Lors de mon premier entretien avec Captain Neutu, il m'avait dit qu'il avait besoin de marcher pour réfléchir. Ce jour-là, j'aurais dû me mettre à la recherche de clubs de randonnées pour l'inviter à s'y inscrire.


    Dans le même temps, j'avais demandé à ce qu'on me dise pourquoi je n'avais pas eu d'augmentation individuelle. Je le savais, bien sûr. Mais ça faisait partie des accords, suite aux négociations salariales. Le responsable devait donner une raison. Captain Neutu m'avait dit qu'il demanderait à Pat'Mol de le faire. Ce dernier a bien fini par me convoquer mais pour provoquer ça, il a fallu que je boycotte une réunion.

Il me précise qu'il n'a rien à me reprocher concernant mon travail, et me dit qu'il n'a pas voulu que j'ai une augmentation... Car je mets une mauvaise ambiance dans le service. En m'isolant, en ne participant pas aux conversations avec Conégonde et lui. Il a rarement été aussi clair !
Sans être complètement infidèle à ce qu'il est... A un moment il ose me sortir:

- "Pour les heures sup' j'ai pas changé d'position, j'te demande pas d'en faire

- T'as pas changé d'position, y a un an et demi tu nous disais "montrez-moi qu'vous êtes motivés en restant plus tard le soir

Et lui, chouinant: - Oh mais toi tu r'sors toujours des phrases...

- J'écoute quand on m'parle !" Et celle-là j'allais pas l'oublier.
 

    Alors, quelques heures plus tard, je suis allé voir Captain Neutu pour lui dire que j'étais satisfait, car j'avais eu ma réponse... Mais qu'une fois de plus, je n'étais pas jugé par rapport à mon travail.

    Ce jour-là c'était ma première embrouille avec Captain Neutu. Mon boycott de la réunion lui a déplu. Il m'a dit qu'après il avait lu ma "lettre à Lomariol", de juillet de l'An VI, ce que, d'après lui, il s'était refusé à faire jusque là. Il se contredira quelque mois plus tard. Il m'a quand même avoué, sans cependant trouver ça grave, m'avoir jugé d'après ce que lui auraient dit certaines personnes.

Lui disant que j'étais encore jugé sur des "mauvais critères", j'ai peut-être fait tilt.

    Le lundi, ou du moins le jour de boulot suivant, voyant Conégonde, je lui dis, prenant un air faussement gêné, que je dois peut-être lui présenter des excuses, "parce qu'il parait que j'mets une mauvaise ambiance". Je m'attendais plutôt à ce qu'elle fasse mine de ne pas comprendre... Et cette vilope me rétorque "Oui, moi quand on m'dit que j'suis relou..." Evidemment ! Un jour elle m'a demandé ce que je pensais d'elle ! Parce qu'elle venait de me dire qu'elle était contente d'être tombée sur moi, elle avait dû penser que je dirais quelque chose de sympa. Et ben non. N'empêche, "relou", je le disais à Lanou, à Mispiou, je le disais même de moi !

    Et puis elle me sort qu'un jour je lui ai dit "ta gueule". "Oui, un jour j'étais en train de chanter et tu m'as dit ta gueule", disant ces deux derniers mots comme si je les avais prononcés tout bas, dans l'espoir qu'elle ne sache pas qu'ils venaient de moi. Merde ! Je savais que j'l'avais pensé fort, mais de là à l'avoir dit... Bon, c'était pas impossible. Des fois elles se mettait à chanter, à fredonner, si on peut appeler ça comme ça. C'était insupportable. Je m'disais qu'elle devrait bouffer des trucs à base d'huile, mais sans être bien sûr que ça enlèverait ce bruit d'vieux machin rouillé.

    Cette conne allait donc baver sur mon dos chez son pote le chef, lui-même trop content de pouvoir se servir de ses histoires bidons. De l'autre côté, il se sentait de plus en plus fort, soutenu par Captain Neutu. En résumé, et pour ne parler que du service, j'étais seul contre trois personnes. Conégonde, qui enchaîne les conneries, comprend ce qui l'arrange, mais fait tout pour se faire passer pour une employée modèle, suce Pat'Mol, qui sait peut-être ce que vaut sa suceuse, qui est de la même trempe, donc qui aime ça et qui, lui, suce, entre autres, Captain Neutu. A lui en éponger la cervelle.


    Beurk. Avec tout ça, à voir un collègue revenir après un pépin d'santé, avec leur putain d'zone fumeurs placée avec l'intelligence d'un type sans cervelle, j'commence à avoir du mal. Le soir de l'embrouille, pour la première fois, je vais prendre rendez-vous avec le doc dans l'espoir d'être arrêté. Et le lendemain matin, mercredi, il m'arrête jusqu'à la fin de la semaine. Encore sympa j'appelle Ladiaredflan pour prévenir.


    Hormis ma semaine de congés en avril, je ne crois pas qu'il y ait eu une pause jusque début mai, mais il n'y a tout de même pas eu d'embrouille mémorable. Seulement le lot de coups de putes habituels, de bassesses, de saloperies entendues en réunion, à l'encontre des collègues de l'atelier... Réunions pendant lesquelles j'ai souvent l'occasion de marquer un petit "faqnard" dans mon bloc-note, pour Pat'Mol. "Encrapulé", quand il suggère de mettre des gens au chômage, (sous-entendu "technique", tout de même ), sur la foi de ses diagrammes et de ses tableaux... Lors de la première réunion, à mon retour de congés, Captain Neutu me demande "pourquoi les plans de montage ne sont pas à jour". Je lui réponds que je n'ai pas le logiciel (interne) de la société à la maison. Il encaisse comme il peut. En plus de mon travail à rattraper, il me donne d'autres tâches. Je n'sais plus si c'est dans cette période ou bien après avril, mais on s'était amusé de ça avec certains collègues en réunion. Dès qu'il y avait un truc à faire, comme aider les magasiniers après la reception de certaines pièces, Captain Neutu me désignait. Tout le monde le voyait. (Pour le cas précis de réception de pièces, le responsable concerné m'avait dit qu'il m'aiderait). Lorsqu'il a été question d'un travail que devait faire Zoukerre, je me suis proposé au cas où...


    Il y avait les nombreuses pauses aussi (celles auxquelles "j'aurais dû" participer). Particulièrement le vendredi, jour ou j'étais particulièrement à fond, et les deux autres (Pat'Mol et Conégonde), particulièrement au ralenti. Et, comme si ça ne suffisait pas, Conégonde, qui se donnait la plupart du temps des allures de femme de la haute avec son accent très exagéré de bourgeoise quand elle n'alternait pas avec ce qu'on appelle, je crois, un accent de poissonière, (charretière, ou tenancière de bordel ?), bouffait des gâteaux devant la fenêtre, au dessus du bureau que j'utilisais pour faire les étiquettes. Bureau couvert de miettes par madame propreté.


CHAPITRE 11: TENTATIVES D'INTIMIDATIONS (En mai, pisse-leur à la raie)

    A partir du 3 mai, les embrouilles vont vite s'enchaîner. Ce jour-là, Pat'Mol vient me demander si j'ai fait mes feuilles de congés pour les deux ponts à venir. "Non". Il me demande de les faire. "Non". Me référant à une note de la direction, je lui dis que ces ponts ne sont pas obligatoires pour le personnel des bureaux. Puis j'ajoute que j'aurai du travail pour ces jours-là. Après m'avoir dit qu'il ne me demandait pas mon avis - ce que j'ai constaté - il m'a dit "c'est toi qui vois" - ce sur quoi j'étais bien d'accord, et que j'ai confirmé. Puis il a lancé "j'ai quand même le droit de te dire ce que je trouve meilleur pour le service" - ce que j'ai approuvé. Pour finir par "on en reparlera". Ce que j'ai attendu.

    Une heure plus tard, j'ai croisé Captain Neutu dans l'atelier: "Trinito, (...), j'veux qu'vous les posiez" ; "Non, j'les poserai pas". Le type me ressort le truc de Pat'Mol concernant "le bien du service", etc, et se barre en me disant qu'il veut les feuilles sur son bureau dès l'après-midi. "Vous les aurez pas". Lui, marchant et se retournant à peine: "Vous s'rez pas payé". Et moi, un brin agacé par ce grand con, "c'est ça, touche à ma paye !"

Je venais d'avoir la confirmation que ce type était le dernier spécimen de gros con qui manquait à ma triste collection. Tout ça devant un collègue de l'atelier, quelque peu surpris.


    Le lundi 7, je viens bosser. Heureusement, car il y a du boulot. On ne m'en parle pas de la semaine. Mais la semaine suivante, je reçois un recommandé daté du 14 et signé par Ladiardeflan. Concernant le pont du 7, et une semaine que j'ai posé en cumulant des RTT, pour début juin. En gros le message est: Le cumul des RTT est interdit mais votre bienveillant chef vous l'a accordé à titre exceptionnel. J'y reviendrai plus loin. J'ai répondu à ces conneries par mail. Et j'étais de nouveau présent le vendredi 18. Conégonde aussi, d'ailleurs.

    Le 22, je suis attaqué par Captain Neutu d'un côté, et par Pat'Mol de l'autre. Dès le matin, je reçois un mail de Captain Neutu. Il me demande notamment pourquoi je ne place pas systématiquement les appareils destinés au stock après les appareils vendus, sur les plans de montage. Ce à quoi je réponds gentiment que Lomariol m'avait demandé d'agir ainsi. Ouh la ! Vexé le gars. Il n'a pas dû digérer ce que j'avais mis dans le mail à Ladiaredflan. Soit, en gros, que depuis le départ d'Agria, je n'avais pas eu de responsable digne de ce nom. C'est clair que l'autre grand con qui voudrait mener tout le monde à la baguette, ça a dû lui faire mal aux dents. (Partie particulièrement exposée, c'est vrai, dirais-je si je ne m'interdisais pas d'attaquer le physique). Donc, embrouille par mail.

    Puis, le même jour donc, Pat'Mol me convoque. Je reste plutôt sage. Je l'aide à comprendre des trucs pour lesquels il était trop con pour comprendre tout seul. Je coopère, quoi. A un moment, on est sorti de son bureau pour aller chercher des documents à mon poste. En y retournant, Pat'Mol enclenche mal la porte. Conégonde est venue la claquer. Le lendemain, elle me dira qu'elle est partie parce qu'on gueulait trop. "On n'a pas gueulé" (...) Elle a fini par dire "oh, mais Pat'Mol il parlait fort". Ni plus ni moins que d'habitude, sombre vilasse qui aime tant passer pour une victime. Pour revenir à l'entretien, (où, par exemple, je me suis vu signifier l'interdiction d'aller chercher des documents au service commercial), je l'ai plutôt laissé faire. Répondant à ses saloperies, ses remarques infondées, certes, mais sans hausser le ton. Mais, l'entretien terminé, il me manquait quelque choses. Ou plutôt j'avais un truc à cracher. Je n'sais plus quel était mon prétexte. Peut-être le pont du 18, peut-être autre chose, pour lui demander si je devais attendre d'avoir des nouvelles par l'intermédiaire d'un recommandé de Ladiaredflan, rapport au pont du 7 dont "on" - lui et moi - devait reparler. Il fait l'étonné. "Ah ? T'as eu un recommandé ?". Embrouille.

    Je sors de son bureau, m'apprête à sortir du mien, et je l'entends dire "Ca va toujours que dans un sens". Ouh la. Ouh la la. Je file dans son bureau, et sur un ton agressif, je l'incite à préciser, "Quoi, qu'est-ce qui va toujours que dans un sens ?" Et ce con, ce morveux quadragénère, cette râclure me sort le truc du cumul des RTT, qu'il est bien gentil de m'accorder alors que c'est interdit. Alors je sors le lance-flammes, je l'immole, je l'incendie, je lui rappelle que ça fait presque deux ans qu'il dit qu'il préfère que l'on cumule. Je lui précise que c'est peut-être le seul sujet sur lequel il n'a jamais retourné sa veste. Voyant son air minable de merde fière de se pisser dessus, j'ai une vision, une envie, quelque chose... Sans être violent ou bagarreur, j'ai senti que j'allais lui mettre ma main dans la gueule. Vraiment. On devait pas en être bien loin. Alors je suis parti dans l'atelier. En fin de journée, il est venu m'apporter un feuille. Il avait appelé ça "Compte rendu entretien Trinito..." Je sais même pas à qui ça s'adressait (il parlait de moi à la 3ème personne). Il a marqué ce qui lui faisait plaisir. J'y répondrai plus tard, quand j'aurai plein de saloperies de salopes auxquelles répondre.


CHAPITRE XII: DERNIERE PAUSE


    Le 24, visite médicale. Ca tombe bien, mais ça sert à rien. J'glisse un mot sur les zones fumeurs: Renvoi discrétos vers l'Inspection du Travail. Le harcélement, car je n'hésite plus à parler de harcélement: "Oui, surtout, il faut vous constituer un dossier. Mais revenons à ce qui nous intéresse..." Merci.


    Lundi 28, on bosse pas. Le 29, ce coup-ci, j'ai pas envie d'attendre avant de m'arrêter. Le doc. Un arrêt. Deuxième fois en sept ans, en dix ans, mais deuxième fois en trois mois. Arrêté la semaine. Cette fois, j'appelle pas. J'les emmerde. J'les emmerde tellement que j'enchaîne avec ma semaine de RTT. Si gentiment accordée, j'pouvais pas l'annuler.

    Avant de remplir les papiers pour la Sécu, je fais une connerie. Je sépare l'exemplaire Sécu de l'exemplaire société. Alors je les rempli séparément, ne mettant pas le code d'accès de la porte d'immeuble sur l'exemplaire société. Ils s'en foutent, non ? Bah non. Parce que le doc qu'ils m'ont envoyé n'a pas pu arriver jusqu'à ma porte, et a laissé un avis de passage dans ma boîte. Anecdotique ? Peut-être. Mais, sur un nouveau recommandé, Ladiaredflan me dit qu'il est passé le 31 au matin, au lieu du 1er le midi. Vraie erreur ou entourloupe en préparation ?


    Nouvelle charge, le 13 juin. Date qui, à mon avis, a été choisie. Trop de coïncidences pour admettre qu'elles soient le fruit du hasard. (Phrase con). A combien s'y sont-ils mis pour avoir un sursaut d'intelligence ? Ont-ils fait appel à une aide exterieure ? Est-ce la balance qui va entrer en jeu qui leur a tout soufflé ? "Qui va" entrer en jeu, ou qui y est déjà entrée... Chursde (qui a bien compris le système de la prime à la casse), a fait son entrée dans le cercle des responsable, si j'puis dire, et s'installe à côté de moi en réunion. Je l'ai déjà vu loucher sur mon bloc-note... Puis il me fera une crasse, aussi. Plus tard, en juin peut-être. Ce jour-là, Pat'Mol voit un truc qui le gêne, dans le plan que j'ai fait en me fiant à Chursde. On est là, tous les trois, et je dis justement que je me suis fié aux infos données par Chursde. Lui me dit "On s'est mal compris". Lui-même ne croyait pas à son mensonge. C'est (tout ?) ce qui lui manquait pour être presque au niveau de Pat'Mol. Pat'Mol qui me dit, en substance, que je ne dois pas faire confiance aux gars de l'atelier, c'est-à-dire que je dois me démerder tout seul pour voir où en sont les appareils. En fin de semaine, Chursde, voulant plaisanter après quelques jours "de froideurs" entre nous, me dit que je ne dois pas faire confiance (...) Un autre collègue veut comprendre la vanne. Chursde, dans son explication, raconte naturellement comment son chef a, selon lui, foutu la merde en ne prenant pas la feuille "qu'il aurait dû prendre", etc, etc, et de son explication, ressortait l'aveu qu'il avait menti, et qu'on s'était bien compris. C'est sûr, lui, ce petit Pat'Mol en puissance, il ne faut pas lui faire confiance.


    En mai, Pat'Mol m'avait demandé, à propos de la fameuse étiqueteuse, si je saurais faire telle ou telle manip', telle mise à jour, créer tel nouveau fichier... Selon, je lui avais répondu "j'peux essayer", ou carrément "non, je n'sais pas". Quand il m'a demandé qui pourrait nous aider, je lui ai donné le nom d'un collègue... Parti cinq ou six ans plus tôt. Et, je crois, ceux de deux responsables qui maitrisent l'informatique, dont un à qui j'avais déjà montré certains trucs sur ce logiciel.

    Et le 13 juin, donc, il m'envoie un mail sur lequel il me fixe un délai pour faire toutes ces choses, plus d'autres encore. Ultimatum: 13 juillet. Sur ce même mail, d'autres saloperies, sur divers sujets. Boulots à faire, reproches... Dans le but de m'assomer, ça ne fait aucun doute. Mais je bouge encore, et je réponds. Gentiment sur les deux premiers points, mais... C'que j'lui ai mis sur les autres ! Défonçage. Autant j'avais été un peu maladroit dans les rédactions de mes deux courriers à Lomariol, mais là...

Dans ce genre d'échange, Pat'Mol n'étant pas plus à l'aise à l'écrit qu'à l'oral - c'est-à-dire qu'il a la répartie d'une huître, et encore - c'est son sauveur, Captain Neutu, qui me répond en me convocant pour le 15.


CHAPITRE XIII: L'AVEU (La saloperie décomplexée)

    15 juin, 15h. Captain Neutu passe en revue les différents points énoncés dans le mail de Pat'Mol, me fait la morale, me parle de ma manière de répondre, etc... Puis décide de passer à autre chose. Je le coupe donc, et je réponds à toutes ses conneries. Je répète notamment que je ne sais pas faire ce qu'on me demande avec l'étiqueteuse.

    Enfin, il passe à ce qu'il avait envie de me dire. Et manque de bol pour lui, j'étais en mode "enregistrement intense".

    "Trinito, j'avais dit que je nous fixerai des objectifs - bon, ça n'a pas pu se faire pour certaines raisons..."

Il a dit ça en regardant Pat'Mol, because c'était lui la raison. Parmi les objectifs en question, y avait du vrai boulot pour ce branleur. Alors lui, il était pas très jouasse pour. OK, c'est Conégonde qui me l'avait dit mais là, j'veux bien la croire. Bref. Donc, Captain Neutu: "J'vais être clair avec vous, j'nous fixe pour objectif votre départ avant la fin de l'année". Sans broncher, je lui montre les quelques papiers, le dernier mail de Pat'Mol par exemple, que j'avais amenés et posés sur la table. "Ca, ce s'rait pas un moyen d'me..." (Faisant un signe de la main genre "pousser quelqu'un sur le côté"... De m'faire dégager, quoi). Et l'autre de me répondre notamment que ce sont des méthodes qui existent. Autant dire qu'ils peuvent aller encore plus se faire enculer avec leur étiqueteuse. Genre "on va tout faire pour te faire craquer, on va te pourrir... Alors avant qu'tu sois plus là, si tu pouvais nous éviter d'être dans la merde avec le truc dont t'es p't-être le seul à savoir te servir..."

    Après que je lui aie dit "J'voulais vous dire que j'appéciais votre franchise, mais je sais pas si vous seriez capable d'assumer c' que vous venez d'me dire", ce grand con - qui, peut-être poussé par l'euphorie de l'instant, semblait sincère - me fait "j'vous l'mets noir sur blanc si vous voulez y a pas d'problème !" ; "Ouais, j'veux bien, ouais". J'aurai p't-être dû lui dire "Hey, même pas cap' de l'faire tout de suite !"


    Lors de cet entretien, Captain Neutu a dit qu'il venait d'avoir 40 ans.Puis il insistait pour dire que j'avais l'âge pour partir, que plus tard serait trop tard. "C'est pas comme si vous étiez un vieux crouton qui vient d'avoir 40 balais" ; "Ah, ça veut dire que vous allez rester ?"


    La sonnerie avait retenti. J'ai regardé Captain Neutu et j'lui ai dit, sur un ton décidé, voire solennelle: "Bon, j'vais vous faire plaisir. J'vais partir". Je n'ai pas dû laisser passer une seconde, juste le temps qui m'a été nécessaire pour voir son regard s'illuminer par un mélange de joie et de surprise, (temps de réception et de réaction incroyablement bref au vu de l'état cérébral du gars), avant d'ajouter "Enfin, juste là parce qu'il est 4 heures, hein". Moi, amusé, lui, dégoûté. Pat'Mol devait l'être aussi.

 

    Un grand "ouf" la semaine suivante. Ouf dérisoire peut-être, à côté de tout ce qui n'allait pas, mais quand même. Grâce à Balset, appelée pour remplacer Conégonde, arrêtée. On s'est très bien entendus. J'ai pu revivre des choses oubliées comme discuter et rire franchement avec une collègue de service, voir Pat'Mol entrer précipitamment dans le bureau, alors qu'il vient de sortir du sien de l'autre côté, faisant un p'tit tour par le couloir. Agacé, il pensait peut-être nous faire taire... Parce qu'en fait, la bonne ambiance dans le service l'a toujours gêné... Quand il n'y était pas associé.

    On a appris que Conégonde devait revenir au bout de deux semaines, je crois. Mais Pat'Mol a demandé à Balset de rester, même en août, et de revenir en septembre. Alors qu'il n'y avait pas de boulot pour tout le monde, même en refilant à Balset les merdes que Conégonde ne voulait pas faire. Louche.


CHAPITRE xiv:  GUERRE OUVERTE


    Les deux derniers jours de la semaine, Pat'Mol est en congés, et je m'occupe seul de Balset et d'un apprenti. Le 21, voulant faire des plaques pour une série d'appareils un peu spéciaux, je m'aperçois que des données, des liens ont été supprimés dans le fichier correspondant. La dernière modification de ce fichier date du 30 mai. J'étais absent. A la même date, moins d'une heure après l'enregistrement de cette modif', un autre fichier a été créé, portant le nom de Pat'Mol. Ce faqnard a foutu sa merde, et a signé. D'après Chursde, toujours prêt à balancer, Pat'Mol a trifouillé le fichier avec le responsable d'un autre service. Quoiqu'il en soit, quatre appareils partiront sans leurs plaques, donc non-conformes. Je n'ai jamais eu de réponse au mail dans lequel je signalais ces suppressions de données. Sans citer Pat'Mol. Ca, je le ferai plus tard, cause qu'on me fera chier pour bien moins qu'ça.


    Le 22, je m'aperçois d'autres conneries de Pat'Mol. (En fait, pendant mon absence, le travail qui a été fait par un apprenti d'un autre service a été bien fait. Ce qui a été touché par Pat'Mol a été truffé de conneries). Alors je ne me gêne pas, et je lui envoie une volée de mails. J'aurai pu grouper, mais ça me faisait plasir d'en envoyer plusieurs. Il me disait avoir lui-même corrigé telle truc, (une erreur dont je n'ai jamais trouvé l'origine), c'est faux. Un mail. Il s'est trompé d'un an sur une date, ça peut avoir de grosses conséquences sur les approvisionnements. Un mail. Il s'est trompé d'année en validant plusieurs dossiers, c'est bien chiant. Encore un mail !

    Ils veulent du harcélement ? Ils vont en avoir ! Sauf que moi, j'n'ai pas à inventer pour trouver des conneries dans ce que fait ce bon à rien de Pat'Mol. Moi, j'n'ai pas à inventer, mais eux si. Pour preuve, le recommandé qu'ils m'envoient le 22, et qui ferait suite à mon mail du 14, qui lui même répondait à "l'attaque" de Pat'Mol. Sur ce courrier signé Ladiaredflan, je vois une liste de reproches. Six points en tout. Il y a certes du vrai, concernant une erreur faire car je n'avais pas tenu compte d'un mail envoyé pendant mes congés, mais, signalée par Captain Neutu en début d'entretien le 15, elle avait été corrigée avant même d'avoir la minime incidence qu'elle aurait pu avoir. Voilà pour le point le plus sérieux. Le reste étant honteusement exagéré ou carrément calomnieux.

En réponse - bah oui, j'ai répondu - je comparais les fautes dont on m'accusait à celles de Pat'Mol. Et, en gros, je demandais ce qu'il méritait si moi, je méritais un avertissement. Ah, ouais: C'est peut-être à ce moment-là que j'ai compris, (on me l'a dit), que les recommandés étaient des avertissements !

    La semaine suivante, donc, je chope Captain Neutu dans le bureau. Il était pas très chaud pour, mais j'lui ai pas laissé l'choix. J'lui rappelle son engagement, concernant ce qu'il devait me mettre noir sur blanc, lui dit qu'au lieu de ça, j'ai reçu ce recommandé, et je termine en lui disant avoir cru un moment qu'il avait une parole, mais qu'il n'en a pas. Je n'suis pas loin de lui dire à ce moment-là qu'en fait il en a une, mais que c'est une parole de pute. Il se justifie en disant "j'voulais l'faire mais avec Ladiaredflan on a décidé d'pas l'faire". Tu parles ! L'autre vilope a dû lui dire qu'il serait bien con d'écrire un truc pareil. Je pense avoir bien insisté sur le fait qu'il ait pas de parole. Et lui me sort " (...) si vous choisissez d'y répondre [au recommandé] et que vous y répondez dans votre sens, ça va aller très vite. Et là vous avez ma parole" ; "Mais elle vaut rien vot' parole".

Oh l'outrage ! Il est parti vexé le gars. Non pas parce que sa parole a été mise en cause, puisqu'il doit bien savoir qu'elle ne vaut rien, mais que quelqu'un lui réponde, à lui ! Quelle insolence ! Quel affront !

Juste après cet échange suivi de la sortie du grand con, un collègue entre dans le bureau et vient me voir, direct', les yeux grands ouverts, comme stupéfait, cause qu'il venait de croiser l'autre, énervé, et qui aurait dit tout haut "il va s'en r'cevoir une autre".


CHAPITRE XV: COUPS D'PUTES


    Mercredi 27. Alors que le merdeux-en-chef devait encore être en train de chialer sa mère pour l'affront qu'il avait subi, c'est Pat'Mol qui est revenu à la charge. Et ce pour un coup d'pute qu'ils comptaient peut-être, dans leur lancée, transformer en avertissement: Pour deux références de pièces, Pat'Mol a décelé une erreur dans les stocks, en informatique. Comme il faut aller au bout des problèmes, il m'envoie faire les inventaires physiques. N'omettant pas de me préciser que ces pièces peuvent se trouver dans chacun des deux ateliers, mais aussi près des cabines de peinture. Il peut aussi y en avoir dehors. Ca, il l'a oublié. Je passe donc un moment à faire l'inventaire de ces putains de pièces, que je différencie difficilement des autres modèles. Mais je passe du temps à discuter aussi. Un quart d'heure avec un collègue de l'atelier (lui, dira cinq minutes), vu par mon petit péteux de chefaillon qui semblait ne pas passer par là par hasard, (mais pas pour le boulot non plus), et un quart d'heure avec l'un des responsables de l'atelier, (le cher pote de mon cher chef). Chaque fois, la conversation était plutôt dirigée vers le travail, la société, ce qui va avec... Comme les p'tits chefaillons péteux.


    Le lendemain matin, j'explique à Pat'Mol ce que j'ai trouvé, mon raisonnement - car je pense avoir compris d'où vient l'erreur - et je lui dit qu'il ne me reste plus qu'un petit truc à vérifier pour être sûr de moi. Là-dessus, il me prend mes documents en me disant "j'm'en occupe". Ca puait l'piège, mais qu'est-ce que je pouvais faire ? Encrapulé.

    En fin de journée, il me convoque dans son bureau. Pour me dire qu'il va envoyer un mail à Captain Neutu. Il a noté mon incompétence à faire l'inventaire blablabla, il a observé de longs moments d'absences du bureau (sans blague ?) blablabla... Moi: "Tu parles d'incompétence tu veux qu'on parle de toutes les conneries qu'tu fais ?" ; "On parle pas d'moi". Le type m'a dit qu'il ne laisserait plus rien passer. Moi, je venais encore de laisser passer une occasion fort justifiée de lui foutre une tarte dans sa gueule.

    J'ai lu son mail le lendemain matin. Et j'ai décidé de ne même plus serrer la main à ce faqnard, après en avoir un peu discuté avec Balset, que je n'voulais pas mettre mal à l'aise. L'autre arrive. "Bonjour Trinito", tendant la main. Je regarde alternativement sa main et sa gueule. "Salut" ; "Ah. D'accord". Et hop, un vent.

    Naturellement, je réponds à son mail. Le lundi 2, au matin. Encore une fois, c'est Captain Neutu qui réplique. "Je prends note de vos écrits". Ouais, tu les recopies, quoi ! T'as raison, prends des cours. Il enchaîne sur un autre sujet, en m'accusant d'avoir mal fait mon boulot. J'ai placé sur les plans de montage des appareils pour lesquels il manque des pièces. C'est vrai. Mais les pièces en question sont en cours de fabrication dans l'atelier, et c'est pas nouveau de procéder ainsi. Sinon, pourquoi à chaque réunion on me demanderait de citer les pièces qu'il va falloir fabriquer en priorité pour les monter dans la semaine ? Mais bon. Admettons que ce soit différent dans ce cas. Admettons que là, ce soit super-grave... Pourquoi Pat'Mol m'a demandé de laisser comme ça ? De faire comme ça ? Peut-être qu'il avait la tête ailleurs, puisqu'il devait s'absenter l'après-midi. Ou bien parce qu'il avait passé au moins une heure au téléphone, à la recherche d'un crédit pour sa maison. Ce qu'il renouvellera, mais pour plus de deux heures cette fois-ci, la semaine suivante. Lui qui m'emmerde pour quelques conversations dans l'atelier. Quelque temps plus tôt, il sortait pour s'occuper de sa bagnole, ou, lorsqu'elle était en rade à quelques kilomètres de là, il embarquait Conégonde pour aller la chercher. Mais c'est vrai que, en terme de travail, un quart d'heure à moi vaut plus que trois heures à lui.


    Le même jour, suivant les conseils d'un délégué, je rédige un courrier pour l'Inspection du Travail. Ou plutôt un courrier pour Lomariol, en plusieurs parties étant donné le nombre de saloperies auxquelles je dois répondre, avec une copie du dossier plus une lettre "à part", à l'intention de l'Inspecteur. Le DG me répond quelques jours plus tard. Heureusement que j'n'en attendais rien.


    C'est peut-être aussi ce jour-là que, indirectement, je fais remarquer à Ladiaredflan qu'elle regarde rarement la personne à qui elle "serre" la main. C'est peut-être ce jour-là parce que je me souviens que le même jour, cette grognasse rédigeait et m'envoyait un nouveau recommandé (qui n'avait rien à voir, mais une collègue avait craint qu'il y ait un rapport avec la petite réflexion). Nouveau recommandé daté, donc, du 2 juillet, au sujet de mon erreur dans les plans de montage. Erreur qui a consisté en l'application des consignes de Pat'Mol. Et voilà que je suis convoqué le 12.

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 21:25

CHAPITRE XVI: CALOMNIES ...

  
    Anecdote: Dans la nuit du 11 au 12, je fais plusieurs petits "rêves", dont trois dans lesquels je vois la gueule de Captain Neutu. Dans le premier des trois, avec l'image, j'ai du son. J'entends une chanson: "Quand j'étais petit, j'étais un abruti. Maint'nant que j'suis grand, j'suis toujours aussi gland (...) C'est moi le roi des glands". Au réveil, je repense à cette chanson, de Billy Ze Kick, me demandant comment elle a pu ressortir... Puis je me souviens que je l'ai, sur un CD 2 titres ! Je sors vite-fait le CD du carton pour pouvoir l'écouter en route. Pendant l'entretien, je sais pas pourquoi, Captain Neutu me raconte qu'il a pas dormi de la nuit cause qu'il a promis des appareils au service commercial, et en gros, qu'il ne pourra pas tenir sa promesse. Il l'a pas dit comme ça mais quand j'y repense, j'aurais pu lui dire que ne pas tenir ses promesses, c'est pas l'truc qui l'gêne habituellement. Bref, j'en avais rien à foutre de son histoire mais, amusé, j'lui ai dit "Bah moi j'vais pas vous raconter ma nuit". N'empêche qu'il en a eu un aperçu le midi, quand j'ai vu qu'il allait passer, à pieds, devant ma voiture garée sur le parking. Je m'suis magné pour mettre le CD, et j'ai monté l'son ! En fait, je sais pas s'il a entendu mais moi, j'ai réalisé mon rêve.


    L'entretien, donc. Après un speech bidon d'introduction de trois plombes de Captain Neutu, je dis à ce dernier que j'aimerais revenir sur le motif officiel de la convocation. Ce que ne souhaite visiblement pas Captain Neutu qui tente de balayer le sujet, pour passer à autre chose. J'insiste, faisant encore remarquer que c'est le motif officiel de la convocation. Ladiaredflan, gênée, lui confirme gentiment pour lui faire comprendre que je dois pouvoir répondre. J'affirme alors que c'est Pat'Mol qui m'a demandé de faire ce que j'ai fait.
La vilnasse: - "Pat'Mol il était pas là ce jour-là"
(...)
Moi: - Il était pas là l'après-midi mais il était là le matin...
 - Non, mais il a dit que c'était pas lui (...) On peut l'appeler..."
Personne ne l'appellera. De toutes façons, ce connard aurait dit "Non, c'est pas moi", et ça aurait été plié. D'ailleurs c'était déjà plié.


    J'en ai profité pour demander devant témoin - (le délégué) - à Captain Neutu si je devais considérer que cet entretien était le fameux deuxième entretien qui devait faire suite à celui du 15 juin ou Neuneu nous avait fixé un objectif. Et là, le type tricote, slalom, "effectivement avec Pat'Mol on vous a fixé plusieurs objectifs..." Je le recadre, et lui précise que je parlais de l'objectif principal, à savoir mon départ avant la fin de l'année. Alors, pour le sauver, l'autre catin intervient. Elle a voulu ridiculiser mes propos avec un rire tellement forcé qu'elle en a raté sa cible. Mais le ridicule ne tue vraiment pas. Surtout les gens comme ça. Elle a finit de se marrer en ajoutant un truc du style "Oh, mais qu'est-ce que c'est qu'cette histoire ?" Cette histoire, connasse, c'est le truc que t'as empêché de faire à ton pote.

    Alors, je regarde Captain Neutu et je lui demande "Vous n'avez pas fixé pour objectif mon départ avant la fin d'l'année ?
- Ecoutez, Trinito, blabla". Il tricote, il slalom.
- Vous n'avez pas fixé pour objectif mon départ avant la fin d'l'année ?
- Ecoutez, Trinito..."
  Il re-tricote, il re-slalom.
Je repose ma question. Je l'ai posée au moins trois fois. Il a tricoté, il a slalomé. "Vous n'vous êtes pas engagé à me l'mettre noir sur blanc ?" Re-tricot, re-slalom. "Vous voulez pas répondre ?"

    Et non, il ne voulait pas. Il voulait juste démontrer qu'on pouvait avoir une grosse voix sans avoir de couille.

Ladiaredflan, énervée, agressive, m'a dit que j'avais injurié Lomariol lors de l'entretien de septembre de l'An VI, et qu'il en aurait été très choqué. Bah mince. Peut-être que si j'l'avais vraiment injurié, j'l'aurais fait claquer c'faqnard.


    Aussi, et ça aura sa p'tite importance, elle affirme qu'à l'époque d'Agria, je disais et écrivais beaucoup de mal de lui. "C'était pareil avec Agria, c'était le pire (...) et maintenant qu'il est plus là vous le portez aux nues"

Quant à Captain Neutu, il m'a dit qu'il avait lu mon dossier, et donc ma lettre à Lomariol dès son arrivée. Oh, surprise ! Il m'aurait donc menti en mars quand il m'a dit qu'il venait seulement de la lire ?


    Il n'y a guère que ces sous-fientes pour croire en leurs mascarades

 

 

 CHAPITRE 17: S'IL N'Y AVAIT EU QUE CA (un résumé du personnage)

    Le lendemain, Pat'Mol vient me voir. Il veut savoir si j'ai fait un nouveau point sur les pièces qui manquaient la semaine passée. Non, je n'ai pas vérifié ça. (Pour l'importance que ça a).
Pat'Mol: "Ah oui mais moi j'valide tes plans sans savoir..."
Sur le coup je n'pense même pas à lui dire "Ah bon ? Tu valides mes plans maintenant ? Connard", rapport à l'embrouille de la semaine, mais je lui dis que de toutes façons ça ne sert à rien puisqu'il valide mes plans, qu'il me demande de ne rien recaler même quand il manque des pièces. Et je prends un exemple précis. Un appareil un peu spécial pour lequel il manque l'une des pièces principales. Au moins deux semaines - allez, trois - que je lui dis qu'on doit la recevoir fin juillet, et qu'il me demande de laisser comme ça, et donc de demander aux monteurs de monter cet appareil.
 

     
    Il en sera bien sûr question, de cet appareil, en réunion le lundi 16.
Moi, en gros: "Celui-là, comme depuis trois semaines, il manque telle pièce qu'on doit recevoir fin juillet".

    Et cette ordure de Pat'Mol qui se penche vers moi, et qui sort "Bah dans ce cas-là c'est pas la peine de l'laisser sur les plans, faut l'faire glisser". Encrapulé, sale petite fiente. Si je ne l'ai pas insulté à ce moment-là c'est parce que les mots se sont entrechoqués, que je n'ai pas trouvé de terme assez fort. Je crois que même "enfant d'catin" aurait pu sortir. Pourtant, je l'évite celui-là. On pourrait penser que j'insulte la mère. Littéralement, dans le cas de Pat'Mol, ce sont ses enfants qui sont des enfants de catin. Et c'est pas pour sa femme. Elle est laide, il parait qu'elle est très sotte, mais je n'la connais pas assez pour la traiter de catin. Par contre Pat'Mol...

Il y avait une personne entre nous ce jour-là. Sans ça, peut-être que je lui aurait glissé un p'tit "enfant d'catin". Vraiment, quelle fiente ce type. "Quelle fiente ce type", voilà ce que j'ai marqué dans mon bloc-note. 


    S'il n'y avait eu que ça, que cette réplique, ce coup de pute-qu'il-est, il mériterait de se faire casser sa sale gueule de pauvre type qui n'a peut-être jamais obtenu quoique ce soit honnêtement dans sa vie, rien que pour ce truc il mériterait de finir sous ma semelle. Rien que pour ça... Et il n'y a pas eu que ça.

 

 

CHAPITRE XVIII: VOL


    Mardi 17 au matin. Je chope mon classeur pour donner un renseignement à un collègue, et je vois que mon bloc-note n'est pas à sa place. Ca sent pas bon. Au cas-où, j'vais faire un tour dans le bureau de Captain Neutu. Nada. Dans l'après-midi, Ladiaredflan m'appelle pour que j'aille la voir. OK, direction le bureau des objets volés. Là-bas, j'retrouve donc la faqnasse, Captain Neutu, et... Mon bloc-note qui dépasse d'un gros dossier. Avant de faire demi-tour, je leur dit que, puisqu'ils sont deux, je vais chercher quelqu'un. "C'est pas la peine", selon l'grand con. "Si, parce que vous dites pas la même chose quand il y a du monde et quand il y a personne". De son côté, Pat'Mol doit exulter. On est en train de le débarrasser de moi. Il doit se faire dessus, et pour une fois, c'est de joie et non de peur.

    Moi, j'vais voir un délégué. Celui qui m'avait accompagné l'année dernière, puis le 12, après un désistement de dernière minute de celui qui, depuis quelques temps, me donnait des conseils. Mais le premier me renvoie vers le second, qui m'accompagnera finalement. Je crois qu'il a failli me renvoyer vers l'autre délégué, mais j'ai dit tout de suite que c'était ce dernier qui m'envoyait. Pas très motivés les délégués. Pourtant, j'allais pas les chercher pour rencontrer la direction suite à une demande d'augmentation du nombre de stylos, ou de changement de couleur de chaise. J'avais juste besoin d'un témoin. Mais le délégué qui est venu s'est impliqué. Personnellement. N'hésitant pas à prendre position et à confirmer mes propos concernant cette fiente de Pat'Mol. Malheureusement, il jouait aussi la carte du "c'est pas son bloc-note, c'est le mien, c'est pas lui qu'a écrit ça". C'était sympa, mais moi, j'assume tout. Ce que j'écris, comme ce que je dis. Moi, j'suis pas d'la trempe des Pat'Mol et autres Captain Neutu.

    J'ai ressorti l'histoire de mes soit-disant propos sur Agria, disant que je n'avais rien retrouvé de tel dans mes écrits. En réponse, le grand con me cite un truc écrit dans mon bloc-note, où je disais "qu'il faudrait que quelqu'un explique à Agria qu'il n'est pas obligé d'gueuler". Han ! Ca c'est méchant comme propos.

Je ressors le truc de "l'objectif". Neutu: - "Vous semblez vous souvenir...

-Parfaitement".
 Et je lui ressors ses propos, refaisant ses gestes après avoir replacé le contexte. Et oui faqnard, je me souviens.


    Concernant mon bloc-note, la faqnasse me balance qu'ils avaient le droit de me le prendre, puisqu'il m'avait été donné (et oui, donné) par la société et que dessus, il n'était pas écrit "personnel".

- "Bah vous m'laissez deux minutes j'vais faire un tour dans votre bureau

- Non mais vous n'êtes pas mon supérieur hiérarchique"


    Encore un truc qui n'a servi qu'à ce que des pourritures se donnent l'impression de faire les choses normalement. Alors que, au mieux, il n'y a qu'eux qui croient en leur supercherie. Mais comme ils en sont aussi les juges...


    Résultat: Mise à pied de deux semaines, jusqu'à la prochaine convocation qui - oh ! comme par hasard - tombera la veille des vacances, alors que tous les délégués seront déjà absents.

    Résumé: Le 13 juin, ultimatum pour le truc concernant les plaques, fixé au 13 juillet. Le 16 au soir, zarma, Captain Neutu cherche dans mon bloc-note les éventuels résultats de mon travail. Et - oh, surprise - il tombe sur mes notes. Bon, il se sont un peu vendus là-dessus, et ils confirmeront plus tard, mais allez, j'y crois à fond qu'ils ont découvert mes notes le 16. Donc, le 17, mise à pied qui, il me semble, ne peut pas aller au-delà du 27. Oh, ça tombe bien, ce sera donc le premier jour de congés de la plupart des gens de l'atelier, dont les délégués. En même temps, je m'demande si je n'les surestime pas trop, à penser qu'ils auraient pu réfléchir à tout ça.


CHAPITRE DIX-NEUF: SURPRISE


    Sur les conseils d'une collègue, je reviens quand même le 18. Bah ouais, je n'avais que leurs paroles de putes pour dire que j'étais mis à pied. Ils auraiant été capables de dire "Oh, Trinito ne vient plus travailler..." Donc, je me pointe - et je pointe - comme d'hab'. Tiens, ma p'tite déco perso a disparu. Trois photos ou dessins. Pas de valeur sentimentale, mais perso quand même. C'est ce lâche de Pat'Mol qui me les a chourav dès le 17, d'après le témoignage de Balset. Pat'Mol... La gueule quand il m'a vu ! "Bonjour Trinito". Le regard plein de haine. Et de déception je pense, il ne croyait pas me revoir. C'est la dernière image que j'ai eu de lui. Il devait être 9 heures, je m'suis barré à 11 heures passées. Il a dû rester planqué en attendant.
    Vers 11 heures, donc, j'ai eu droit à la visite de Lomariol et de Ladiaredflan, qui venaient me reconduire à la frontière. Lomariol s'est exprimé sur un ton et de manière corrects. Mais l'autre ! Putain ! Selon la loi en vigueur, ça devrait être muselé et tenu en laisse un truc comme ça ! Vilope. Bon OK, j'm'en vais. Vous inquiétez pas j'ai pas l'intention d'passer la journée ici. Lomariol voulait me voir partir. Zob, j'vais dire au revoir aux collègues de l'atelier. Le DG m'a quand même sorti, en gros, qu'ils avaient tout essayé pour arranger les choses. "Non non. Dites pas ça". Et quand l'autre catin m'a dit que je recevrai un recommandé pour ma mise à pied, et que celui qui m'attendait déjà à la Poste était un avertissement, j'lui ai dit "Et ben, ça f'ra que l'dixième". Et l'autre de nier "Non, ça fait pas dix, n'importe quoi, on en est loin". Et si, faqnasse. Ca faisait dix.

    Balset m'a téléphoné, le soir. Elle m'a raconté la super ambiance qui règnait dans la société. Et le lendemain, ça n'allait pas fort. Elle n'a pas pris position concernant mon départ, elle ne s'en est pas mêlée, elle était juste dégoûtée. "Juste dégoûtée", ça a suffit pour que Ladiaredflan la convoque. "Alors comme ça vous prenez position pour Trinito ?" Cette catin a-t-elle pris du plaisir à faire craquer Balset, et a lui suggérer qu'elle aurait peut-être besoin d'un soutien psychologique ?

    C'est à la demande de Pat'Mol que Balset a été convoquée. C'est ce qu'il lui dira l'après-midi, puisqu'il la convoquera à son tour. Et tout y passe. "Trinito tout l'monde dit qu'il est franc, mais il est pas si franc qu'ça"... (En résumé, j'suis un monstre. Seuls quelques personnes, qui ne sont pas haut-placées pour rien, s'en sont aperçus) ; "C'est un ancien responsable qu'a foutu l'bordel", et une pour Agria ; où encore, et c'est peut-être ma préférée, "Avant y avait une fille, moi j'voulais qu'elle reste mais elle a pas voulu rester" !! Ce faqnard, cette enflure était déjà en train de se refaire une virginité. (Mais je crois qu'il a aussi dit que ça faisait un moment qu'ils cherchaient à me licencier).


    Queques jours plus tard, Conégonde, rencontrée par hasard un midi, me dit qu'elle a été convoquée par Ladiaredflan, à mon sujet. Elle serait affectée (Conégonde, pas l'autre), par toute cette histoire. Ouais. Affectée, infectée... Sûrement pas plus que d'habitude. En tous cas, ça ne l'empêche pas de vouloir se servir de Balset comme larbine. Conégonde qui m'avait dit qu'elle pourrait, si je le souhaitais, faire une lettre pour dire qu'on s'entendait bien. Elle qui leur avait servi des arguments pour dire que je mettais une mauvaise ambiance dans le service.


CHAPITRE XX: MASCARADE FINALE


    Vendredi 27. "Entretien préalable au licenciement". Ca s'appelle comme ça, même s'ils sont censés ne pas avoir pris leur décision. Plusieurs petits trucs pourraient prouver le contraire, mais on n'est plus à ça près. Et comme c'est déjà plié, ça n'me gêne pas d'y aller seul. Je compte bien leur tenir tête, leur montrer qu'ils ne m'impressionnent pas avec leurs espèces de procès où ils tiennent le rôle des juges qui bidonnent les pièces à conviction, vu qu'ils sont aussi les plaignants. Jusqu'au bout ils verront que je n'suis pas de leur trempe, que moi j'assume tout, je ne dévie pas de ma ligne. D'ailleurs, avec Ladiaredflan comme avec Captain Neutu, et comme souvent avec Pat'Mol, il me suffit de répéter leur propres propos pour les baiser, puisqu'ils passent leur temps à se contredire. Quant à moi, je peux être à l'aise puisque je dis la vérité, et qu'elle ne change pas. Chaque fois, il aurait fallu un arbitre, une personne neutre avec ne serait-ce qu'un minimum de jugeotte à qui l'évidence de leurs mensonges aurait sauté à la gueule.

    Allez, en vrac: Ils m'ont attaqués sur un truc que j'avais écrit, deux ou trois ans auparavant, pendant une réunion. Un jour où j'étais étonné que personne ne me reprenne alors que j'avais répondu à côté d'une question, et où j'n'avais pas insisté. Sortant le truc du contexte, et le gonflant, le duo en face de moi me faisait passer pour un type qui chercherait systématiquement à tromper les autres, qui s'en foutrait... Comme ça a été en quelque sorte le fil rouge de cet entretien, plus tard Captain Neutu me sort "Elle est où la conscience ?" La tienne elle est dans ton cul, bouffon ! Le mec il m'parle de conscience ! Toujours plus fort ! Mais il a été précisé "conscience professionelle", par sa grognasse de copine, je crois. Grognasse que j'ai niqué, au sens pas propre du terme - encore que je ne suis pas certain qu'il puisse y avoir un sens propre pour une poufiasse pareille - au sujet de mes prétendus propos méchants sur Agria. C'est-à-dire qu'elle m'a confirmé qu'ils n'étaient pas clairs quant à la date de découverte de mes notes. Je lui ai ressorti la même chose que lors du précédent procès... Euh... Entretien. Comme quoi je n'avais rien retrouvé dans mes écrits. "Ah, mais nous on se base sur le bloc-note" ; "J'comprends pas, mon bloc-note vous êtes censés l'avoir lu le 16 et mes soit-disants propos sur Agria vous m'en avez parlé le 12". Bafouillage, cafouillage, dafouillage, même, si ça existait. "Non, mais ça c'est pas sur le bloc... C'est ce que j'vous dit..." Ou encore "On a déduit que vous parliez d'Agria, parce que vous procédez par sous-entendus". A son tour de tricoter, mais elle se pique. De slalomer, mais elle se fout les drapeaux dans la gueule. S'embrouille, se contredit. Captain Neutu, pour slalomer, il partait sur la piste d'à côté, hors-sujet. Elle, elle n'a pas pu. Et elle se vautre, roule en boule. Couillonne.


    A un moment Captain Neutu a chouiné. Comme si Pat'Mol avait été en lui. Bien que ça doit être l'inverse qui arrive le plus souvent. Quoique ? "Depuis que j'suis là on vous pose trois lignes de questions on a deux pages de réponses". Bah ouais, j'aime écrire, et j'aime être précis. Non, en fait, si c'était trois lignes de questions et pas trois lignes de saloperies, ils auraient moins de lecture en retour. N'empêche, ce petit chouinage m'a bien fait plaisir. M'a amusé, du moins.

  
    Puis arrive le sujet des plaques, et des boulots qui m'avaient été donnés, avec ultimatum. Captain Neutu fait un speech d'un quart d'heure pour me dire, en résumé, qu'il m'aurait été facile de faire une notice pour expliquer comment on imprime une plaque ! "... Ca s'rait dommage qu'on s'soit pas compris. C'est pas ça qu'vous m'demandiez", affirmé-je. Et cet encrapulé ose me soutenir que si ! Que j'aurais dû lui dire tout de suite si je n'avais pas compris ! Je cherchais le mail de Pat'Mol. Je sais pas pourquoi, il semblait que j'avais tout, sauf ça. D'toutes façons j'aurais pu leur mettre devant leurs gueules ils ne l'auraient pas vu. Quoique Neutu devait flipper que je l'retrouve, cause qu'il m'a sorti "Non mais c'est pas la peine de nous sortir vos écrits, on les a aussi". Et l'autre vilope d'enchaîner "Vous n'avez pas compris, comme d'habitude".
Bande de sacs à fientes. Mais qu'est-ce qu'ils voient dans leurs miroirs ?
 

    J'ai tenu à en remettre une couche au Neuneu: "J'voulais vous féliciter puisque votre objectif était mon départ avant la fin d'l'année, même si vous l'avez pas autant assumé que vous vous étiez engagé à l'faire". Ladiaredflan ne prend pas la peine de rire, et l'autre se rebarre en slalom, me sort que c'est moi qui ne veux plus travailler avec la société.
Il ajoute - "Retournez pas l'truc
- J'retourne pas l'truc j'ressors vos propos c'est un truc qui embête les..."
Phrase coupée. La fin c'était "les gens qui n'assument pas ce qu'ils disent". La phrase la plus juste aurait été "C'est toi que j'vais r'tourner, connard ! J'répete tes propos, c'est un truc qu'emmerde les ordures de ton espèce, qu'ont pas les couilles..."


    Pour le fun, j'ressors le truc du nombre de recommandés, à l'autre conne. Elle explique. Oui, dix recommandés, mais pas dix motifs. Qui a parlé de dix motifs ? On n'en sait rien.
Captain Neutu saute sur l'occasion -  "Attendez. Vous avez compté les lettres...
Elle - ... Que vous avez reçu, comme si c'était du harcélement..."
Quels minables. Ils sont tellement à cours d'arguments qu'ils se jettent sur n'importe quoi. Ils arrivent encore à me surprendre. Ils sont vraiment gerbants.
Et la faqnasse qui veut s'faire plaisir: "Vous allez encore en recevoir un , ça va faire onze... Ou douze
- Dix plus un ça va faire onze". Les vanner, jusqu'au bout. C'est ma force. Puisque démonter leurs mensonges ne les emmerde pas assez, finalement.


    Le 15 juin, Captain Neutu m'avait demandé depuis combien de temps j'étais dans la boîte. Comme le dernier anniversaire venait de passer, il a eu une réponse super précise. Il s'en était servi pour illustrer à quel point, selon lui, je devais en avoir marre puisqu'apparemment je comptais les jours. Il m'avait semblé que j'avais vite réussi à le convaincre que son truc était ridicule. Je m'étais trompé, cause qu'il me l'a ressorti le 27. Minable, minable, minable.


    Début août, après avoir reçu ma dernière lettre, je m'apprêtais à aller chercher mon chèque. J'avais préparé un p'tit sac, avec une plutôt vieille paire de chaussures de sécurité, pour les rendre à Ladiaredflan. J'avais la douce intention, du moins j'envisageais de les trainer dans la merde, avant de les rendre. Ca n'aurait pas été pratique, (au revoir le sac), mais ça m'aurait bien plu. "Tenez, j'vous rends ça. C'est pas marqué personnel, ça m'a été donné par la société, et en plus y a de fortes allusions à Pat'Mol". Malheureusement, une ex-collègue m'a dit - au téléphone - qu'aucune de ces ordures n'était présente. Dommage. J'ai laissé les pompes chez moi, récupéré le chèque, puis, accompagné, je suis retourné dans mon ex-bureau. Où j'ai notamment retiré le logo que j'avais dessiné pour la boîte. Pat'Mol avait dû le trouver trop haut, et n'avait dû trouver personne à écraser pour se grandir.

    Chez moi, quel plaisir de déchirer tous mes documents qui concernaient le boulot, et qui se trouvaient dans mes deux classeurs. Surtout ceux qui concernaient les plaques. Des notices diverses faites il y a quelques années. Pour une bonne partie de ce qui m'avait été demandé le 13 mai - pour ce que je savais faire - j'avais fortement mis un responsable (d'un autre service) sur la voie. Ils ont dû se démerder.


CHAPITRE XXI: CONCLUSION


    Voilà, ils ont gagné leur partie. Je leur ai sûrement fait un cadeau, mais c'est peut-être pas plus mal que ça se soit terminé comme ça. Si ça s'trouve, une semaine de plus et je frappais Pat'Mol. Il l'aurait mérité et je me serais peut-être défoulé, certes. Mais ils auraient pu m'emmerder bien plus. Ils ont gagné leur partie. Peuvent sourire de leurs sursis.

    Lors du dernier entretien, Captain Neutu m'a dit qu'il considérait que c'était un échec pour moi. Non, connard, ne pas être accepté parmi - et par - votre cour de bouffons du roi de pacotille n'est pas un échec. C'est plutôt flatteur. Tout comme l'était mon avertissement, fin de l'An VI. Puisque les tricheurs, les pourritures comme Pat'Mol étaient récompensées, je prenais cette sanction telle une récompense de mon intégrité.

    A plusieurs reprises, Pat'Mol a dit, (à Lanou, à Conégonde), que j'étais un rebelle. D'accord. Mais pas dans le sens "mec qui est toujours (systématiquement) contre l'autorité". Rebelle dans le sens "je n'dirai pas que t'as raison si je pense que tu as tort, je n'me mettrai pas à genoux devant toi, je ne me coucherai pas devant des injustices au nom du respect de ton autorité". (Et encore, je suis gentil et j'ai laissé passer beaucoup de choses. C'est peut-être ce contraste qui choque). Et ma rebellion ne se mate pas à coups de courriers recommandés. Alors non, ce n'est décidémment pas un échec dans le sens où l'entendait Captain Neutu. Je n'ai pas le sentiment d'être sorti par la petite porte.


Pat'Mol, lui, le jour où il partira, son égo aura besoin d'une grande porte. Sa vertu se contentera amplement du trou de la serrure.


Ils m'ont pris mon bloc-note. Mais j'ai encore plein de cahiers, de feuilles, et des stylos. Je n'me rendrai pas malade pour Pat'Mol, Captain Neutu, Ladiaredflan et Lomariol - dont on trouve les semblables, en version light, au fond des chiottes des campings dégueulasses après une semaine de grève du personnel de nettoyage - mais je ne les oublie pas. Sur l'un des documents piqués par Pat'Mol, était inscrit le "This is what you get when you mess with us", de Radiohead. Voilà ce que tu obtiens quand tu déconnes... Avec moi. J'y tiens. Aujourd'hui ils sont heureux. Il n'y a pas eu de Justice...

Pas de Justice... De justice... Il faudra bien qu'il y en ait une.



1607, An VIII

                                                                ****


Sotren et Sofia me suggèrent de poursuivre.

Je ne vous ai jamais parlé de Sotren et de Sofia ? Peut-être le ferais-je...... 

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 21:22

Ci-dessus, re-publication de Maquereaux-cosmos. Avec quelques petits ajouts.

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Descriptif:

Mon quotidien, mes goûts... Non, j'déconne. Comme prévu, l'arrivée du printemps 2010 a vu freiner l'alimentation (mais si c'est français) l'alimentation, dis-je, de ce blog underground créé principalement, je l'avoue, pour la publication de  "Maquereaux-cosmos".

Maquereaux-cosmos ? Parler de fiction-chronico-romanesque reviendrait à utiliser un bien grand mot... Mais ça me plaît.

D'autres articles, divers et depuis l'automne ont été publiés.

D'autres le seront aussi, peut-être.


[J'aime bien être le premier à lire mes messages, alors je "modère" les commentaires]

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